Sans le renforcement des capacités, il y a peu de chances que l'Agenda 2063 de l'Union africaine, une vision qui met l'accent sur la transformation durable de l'Afrique dans les 50 prochaines années, parvienne à atteindre ses objectifs. La nécessité de réfléchir sur les impératifs de capacités de l'Agenda 2063 ne saurait donc être surestimée. Telle a été la conclusion des experts africains réunis lors d'une table ronde de haut niveau organisée par l'ACBF, le 26 mars 2015 à l’occasion de la 8e Conférence annuelle CEA/CUA des ministres africains des finances, planification et développement économique, tenue à Addis-Abeba, en Ethiopie, sur le thème «Les impératifs de capacités pour l'Agenda 2063 de l'Union africaine. »
Les experts ont reconnu qu'il faut une approche stratégique qui privilégie les zones de problèmes de capacités qui peuvent débloquer le potentiel pour la mise en œuvre de l'Agenda de l'Union africaine. Ils ont également reconnu la nécessité pour l'Afrique de «révolutionner» son approche à combler les lacunes des capacités sur le continent et à présenter des interventions pratiques, qui soient adaptées aux impératifs de capacités et aux plans de l'Afrique pour sa transformation structurelle. Il a également été jugé important d’apprendre les leçons du passé et de cultiver un nouvel état d'esprit vers le développement, selon ces experts.
« Pendant longtemps, les pays africains ont investi du temps et des ressources pour mettre en place les conditions préalables au développement et, ce faisant, se sont parfois concentrés sur ce qui ne fonctionnait pas plutôt que sur ce qui aurait pour fonctionner », a déclaré le professeur Emmanuel Nnadozie, Secrétaire exécutif de l'ACBF. « Maintenant, nous devons savoir ce qui fonctionne, partir de cela, construire sur cette base et voir comment nous pouvons nous développer en dépit des redoutables défis auxquels l'Afrique est confrontée. » Les experts sont également d’avis que l'Agenda 2063 sera un succès s’il est détenu et domestiqué par les Africains et si ceux-ci travaillent en vue d'atteindre ses objectifs. « Il y a eu un manque d’assurance chez les Africains quant à leur capacité à développer le continent. Cependant, le développement de l'Afrique grâce à des partenariats et à un effort concerté peut être réalisé », a déclaré le professeur Nnadozie.
Pour que cet Agenda continental soit conçu, mis en œuvre, suivi et évalué avec succès, les capacités transversales sont nécessaires au niveau individuel, organisationnel et institutionnel; mais aussi aux niveaux communautaire, local, national, régional et continental. D’autres éléments clés dont l’importance a été reconnue pour la réalisation de l'Agenda 2063 sont la mobilisation des ressources nationales, l'importance de l'égalité des sexes, la jeunesse, les connaissances et les compétences ainsi que le maintien d'une bonne coordination des efforts déployés par les différentes institutions de renforcement des capacités à travers l'Afrique.