Harare, le 15 avril 2019 (ACBF) – Le problème de la faiblesse de la mise en œuvre des politiques a nui au développement de l’Afrique après ses indépendances. Plusieurs études l'ont identifié comme l'un des principaux facteurs freinant le continent.
Dans le but de contribuer à résoudre cet important problème, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) organise son sixième Sommet des think tanks africains, prévu du 24 au 26 avril 2019 à Nairobi, au Kenya, sur le thème : « Relever les défis de la mise en œuvre pour le développement durable de l'Afrique ».
Le sommet est organisé en partenariat avec le gouvernement du Kenya et l'Institut de recherche et d'analyse des politiques publiques du Kenya (KIPPRA), ainsi que d'autres partenaires.
L'objectif principal du Sommet de 2019, le sixième de la série, est de mieux comprendre pourquoi les politiques et programmes ne sont pas efficacement mis en œuvre dans de nombreux pays africains et de formuler des recommandations pour améliorer la mise en œuvre afin d'obtenir les résultats souhaités en matière de développement.
Selon une étude réalisée par l'ACBF en août 2013 intitulée « Recueil des traités, conventions et accords de l'OUA/l'UA de 1963 à 2014 », environ 42 traités ou accords ont été signés par l’OUA et son successeur, l’UA, entre 1963 et 2014, mais en 2014 seuls 25 avaient été ratifiés. Même alors, leur mise en œuvre était minime.
L'étude a également montré qu'entre 2002 et 2018 (l’ère de l'UA), 51 traités et accords avaient été signés et 31 d'entre eux (60,8%) n'avaient pas encore été ratifiés.
Au cours des deux dernières semaines, l'Accord sur la Zone de libre-échange du continent africain (ZLECA), qui devrait stimuler le commerce intra-africain et renforcer la compétitivité au niveau de l'industrie et des entreprises, a reçu 22 ratifications contraignantes et est maintenant prêt pour la mise en œuvre. Mais cela ne réussira pas tant que les questions de capacité de mise en œuvre rencontrés aux niveaux national, régional et continental ne sont pas résolues.
Une autre question tout aussi importante est celle des lacunes de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA et de l'Agenda 2030 des Nations Unies sont grandes, à plusieurs niveaux et multidimensionnelles. Les besoins de renforcement des capacités de mise en œuvre sont élevés, en particulier dans les domaines de la planification, du financement, du suivi, de l'évaluation et des statistiques.
Un plan d'action doit donc être mis en place pour la mise en œuvre des différents programmes et politiques de développement, et les capacités pertinentes doivent être renforcées pour que les choses se passent bien. À cela s’ajoute la volonté des dirigeants africains de faire avancer les choses et de demander des comptes aux responsables de la mise en œuvre.
Alors que tous les acteurs impliqués dans la chaîne de mise en œuvre des politiques ont un rôle essentiel à jouer, les think tanks, en raison de leur rôle dans la recherche, la prestation de conseils et la promotion du changement, peuvent appuyer la mise en œuvre de politiques plus efficacement que les autres acteurs.
Les think tanks peuvent également avoir une influence directe sur les politiques en plaidant pour la mise en œuvre d'une proposition spécifique ou en proposant un changement de politique.
Ainsi, le Sommet de 2019 offrira un espace aux représentants de plus de 100 think tanks africains et leur offrira la possibilité d'échanger des pratiques et des leçons entre pairs.
Le sommet constituera également une plate-forme de réflexion pour la communauté des think tanks et les parties prenantes (partenaires au développement, représentants gouvernementaux, secteur privé et acteurs non étatiques en général) afin de réfléchir à de nouvelles idées et stratégies novatrices visant à influer sur les politiques publiques et à appuyer la mise en œuvre des programmes du développement de l'Afrique.
À cette fin, à travers divers discours liminaires, présentations, discussions, interactions et manifestations parallèles, le sommet abordera les quatre objectifs suivants :
(a) Expliquer pourquoi les politiques et les programmes ne sont pas mis en œuvre efficacement dans de nombreux pays africains.
(b) Délibérer sur le rôle du leadership transformateur (y compris le rôle des acteurs étatiques et non étatiques) dans la résolution des problèmes de mise en œuvre des politiques.
(c) Formuler des recommandations concrètes pour stimuler une meilleure mise en œuvre des politiques et des programmes, y compris des capacités humaines et institutionnelles requises, ainsi que du cadre environnemental nécessaire.
(d) Plaider en faveur d'un mouvement et d'une plateforme coordonnés à l'échelle du continent (y compris la définition d'un agenda de recherche) pour la constitution de think tanks et appuyer le processus de mise en œuvre des plans de développement nationaux, des ODD et de l'Agenda 2063.
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