Le Conseil des gouverneurs et le Conseil exécutif de la Fondation africaine pour le renforcement des capacités (ACBF) ont appelé à des efforts concertés pour aborder la question de la finance mondiale ainsi que de l'architecture commerciale pendant et après l'ère du covid-19.
L'appel a été lancé lors d'une session virtuelle convoquée par l'ACBF pour identifier les domaines prioritaires en matière de renforcement des capacités, de partenariats et d'arrangements institutionnels nécessaires pour répondre efficacement aux défis du COVID-19.
Dans son propos, M. Ken Ofori ATTA, Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF et ministre ghanéen des Finances, s'est appesanti sur l'impact de la pandémie sur les économies africaines et a révélé qu'en mai 2020, le PIB africain avait déjà enregistré une baisse d'au moins 15 % en raison du Coronavirus.
« Avec la baisse du cours du pétrole à 27 dollars le baril, certains de nos grands pays frères éprouvent actuellement de sérieuses difficultés », a déclaré l'honorable ministre. « Le Ghana a perdu plus d'un milliard de dollars de recettes pétrolières jusqu'à présent. Nous avons également enregistré une baisse générale des investissements directs étrangers (IDE) et des transferts de fonds, qui sont des importantes composantes de notre économie », a déclaré le ministre Ofori Atta.
Certains secteurs, comme le tourisme, ont aussi été durement touchées par l'impact de la pandémie. Selon l'honorable Ofori Atta, le taux d'occupation des hôtels au Ghana est passé de près de 70 % à environ 2 %. En conséquence, dix grands hôtels du pays ont été confrontés à la réalité de l'incapacité à verser les salaires de leurs employés à partir du mois de juin. Ce qui signifie qu'au moins 4 000 à 5 000 employés du secteur hôtelier seront licenciés et n'auront pas droit aux indemnités de chômage.
Le Président du Conseil des Gouverneurs s'est dit préoccupé par les effets de la longue période de confinement en Afrique, soulignant que la plupart des Africains sont dans le secteur informel et le confinement a un impact négatif énorme sur leurs revenus et leurs moyens de subsistance.
Certains pays avaient déjà été le théâtre des émeutes liées au confinement. Selon les informations, ces émeutes étaient l'expression d'une colère refoulée chez des personnes qui étaient restées longtemps confinées à la maison, attendant impatiemment de retourner au travail.
Selon l'Honorable Ofori Atta, le problème « c’est l'expansion du marché informel et la difficulté à porter une quelconque assistance, ainsi qu'à le formaliser afin qu'il soit plus productif et contribue à l'assiette fiscale ». Nous devons conclure un accord avec les partenaires concernés pour une véritable numérisation continentale qui nous aidera énormément en tant que nouvelle plate-forme pour l'avenir. »
Abordant la question de la dette induite par l'impact de la pandémie de la COVID-19, le Président du Conseil des Gouverneurs a déclaré que l'ensemble de l'architecture financière et commerciale mondiale devrait peut-être faire l'objet d'examen, compte tenu notamment de l'émergence de nouveaux acteurs de poids.
Il a souligné l'importance du rôle de l'ACBF dans la recherche relative à l'allégement et la remise de la dette, la numérisation et la technologie et la création d'un mécanisme d’évaluation par les pairs entre les pays africains, permettant d'apprendre et de documenter les expériences.
L'honorable Ofori-Atta a réitéré la nécessité d'une approche africaine coordonnée à la fois sur la question de la dette et sur la pandémie, afin que le travail de l'ACBF conduise à un intérêt personnel éclairé pour l'ensemble du continent.
« Elle devrait faire partie de la réflexion, en même temps que les stratégies permettant aux populations de se rendre compte qu'une approche coordonnée est meilleure pour le continent à moyen et long terme », a-t-il conclu.