Accra, le 04 septembre 2017 (ACBF) - L'intensification de l’appui politique et financier à la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) a été le thème dominant lors de l’ouverture de la 26e session du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF (CG) à Accra (Ghana) au cours le 4 et 5 septembre 2017.
Tous les six principaux orateurs du matin (le 4 Septembre) ont abordé cette question, ce qui est une indication du caractère essentiel d'une affaire qui peut forger ou briser la volonté de l'Afrique de résoudre les déficits de capacité entravant son développement.
En plus de cela, la capacité de l'Afrique à mobiliser des ressources, à les utiliser et à les absorber judicieusement, dans les régions appropriées et au bon moment, est devenu essentielle à la mise en œuvre non seulement de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, mais aussi des Objectifs de développement durable de l'ONU (ODD) ainsi que des plans de développement régionaux et nationaux.
C'est pourquoi l'ACBF a choisi le thème « L’accès aux fonds pour le développement : capacités requises pour la mobilisation, l’utilisation et l’absorption des ressources », pour la Session du CG de cette année.
La note de la session d’ouverture ce matin a été donnée par le Secrétaire exécutif de l'ACBF, le professeur Emmanuel Nnadozie. Reconnaissant qu'il y avait eu beaucoup d'efforts déployés en Afrique au cours des deux dernières décennies pour renforcer les institutions et développer les compétences requises pour le développement, le professeur Nnadozie a néanmoins déclaré que le continent avait encore de graves lacunes de capacités à combler.
« Un bon nombre de connaissances convaincantes indiquent que les capacités limitées d'absorption sont un obstacle majeur à la mise en œuvre et à l'efficacité de divers projets et programmes de développement en Afrique », a déclaré le Secrétaire exécutif. Il a ajouté : « La Fondation a découvert qu’au-delà de relever le défi de l'accès aux ressources, il est devenu urgent de trouver des solutions au défi de leur utilisation et de leur absorption ».
Pour que l’Afrique relève ce défi, l’ACBF (qui, en janvier 2017, a été désignée comme l'agence spécialisée de l'UA pour le renforcement des capacités sur le continent) aura besoin de 250 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour effectuer ce travail.
« Et vu que l’aide publique au développement en Afrique est en baisse, le continent devra compter davantage sur la mobilisation des ressources intérieures pour progresser dans la mise en œuvre de l'Agenda 2063 et des ODD », a déclaré le professeur Nnadozie.
Le Secrétariat de l’ACBF est prêt, selon le professeur Nnadozie, à jouer son rôle dans la lutte contre les défis de capacités. « Plus que jamais, le rôle de l'ACBF en matière de coordination du mandat de renforcement des capacités en Afrique est plus convaincant maintenant en vertu du statut officiel lui conféré par l'Union africaine », a ajouté le Secrétaire exécutif.
« Mais comme vous en conviendrez tous, pour que nous puissions effectivement respecter ce mandat, nous aurons besoin de l’appui politique et financier des gouvernements africains et des partenaires à la coopération. Nous ne pouvons avoir de meilleurs ambassadeurs que le Conseil des gouverneurs et les différents partenaires au développement représentés ici aujourd'hui », a-t-il déclaré.
C'était un appel à l'action, et, les autres orateurs qui ont pris la parole après le Secrétaire exécutif n'ont pas déçu, en particulier l’honorable Goodall Gondwe, Président du Conseil des gouverneurs de l'ACBF, et S.E. Erastus Mwencha, Président du conseil d'administration de l'ACBF.
Économiste malawite et ministre des Finances depuis 2014, l’honorable Gondwe a déclaré en ce qui concerne les ressources, que l'Afrique avait trop compté sur les étrangers pour financer l'ACBF, et que comme « celui qui paie les violons choisit la musique, les étrangers ont dicté ce que l’ACBF a fait. Mais notre institution doit être dirigée par ce dont l'Afrique a besoin. Il est donc nécessaire de mobiliser davantage de ressources intérieures pour l'ACBF ».
Évoquant un récent voyage à la Banque mondiale avec le Secrétaire exécutif, l’honorable Gondwe a déclaré qu'il soupçonnait à Washington qu’il y avait « une lassitude quelque part; nous devons donc prendre très, très au sérieux l'appel à la mobilisation des ressources intérieures. »
Poursuivant, l’honorable Gondwe a emballé l'auditoire en disant : « Nous avons besoin de l'ACBF maintenant plus que lorsqu’elle a été créée. L’ACBF est très claire sur ce qu’elle va faire et où elle veut aller. Le secrétaire exécutif me dit qu'il a besoin de 250 millions de dollars au cours des cinq prochaines années. Il sera bien pour cette réunion, avant de nous en aller, d’avoir une idée claire de la façon dont nous allons prélever cet argent. Cela peut être fait, il faut le faire. »
En expliquant pourquoi l’ACBF devrait être soutenue, le Président du Conseil des gouverneurs a déclaré que la Fondation s'était imposée avec succès comme chef de file et un partenaire fiable dans la promotion de changements transformateurs dans de nombreux pays africains.
« La Fondation a investi dans la collaboration stratégique dans l'ensemble de la chaîne de valeur des politiques et dans le renforcement des capacités humaines et institutionnelles en Afrique, englobant plus de 321 projets de renforcement des capacités et un engagement de plus de 700 millions de dollars à ce jour », a déclaré Gondwe.
« Grâce à ses 25 ans d'activité, notre Fondation nous a permis d'obtenir des résultats significatifs en termes d'accroissement de la stabilité macroéconomique, de la gestion budgétaire et de la viabilité de la dette ; en renforçant notre capacité d'analyse et de gestion des politiques économiques, grâce à la formation de plus de 50 000 économistes et gestionnaires du secteur public, ainsi que la création de plus de 40 think tanks et instituts d’analyse de politiques.
« L’ACBF a renforcé nos systèmes de responsabilisation en appuyant les parlements nationaux, les institutions parlementaires régionales et les organes de contrôle du gouvernement, contribuant à faire progresser l'intégration régionale grâce à un soutien à l'Union africaine et aux communautés économiques régionales (CER).
Pourtant, en dépit de ces réalisations notables, l'Afrique est encore confrontée à des déficits persistants de capacité, comme le révèlent constamment les rapports de l’ACBF sur les capacités en Afrique.
« Les défis de capacités auxquels nous sommes confrontés exigent que nous investissions pour garantir la durabilité à long terme de la Fondation », a déclaré l’honorable Gondwe.
« L’appui des pays africains lors de la conférence des donateurs en juin 2016 est la preuve que les actionnaires de la Fondation restent convaincus de la pertinence et de l'importance de la Fondation.
Honorons donc nos promesses et ceux d'entre nous qui n’ont encore pris aucun engagement financier, faisons-le faire en accordant au programme de renforcement des capacités l’urgence qu’il mérite.
À cette fin, l'Afrique doit aller au-delà des partenaires au développement traditionnels et exploiter les contributions du secteur privé et de la société civile pour appuyer le développement économique inclusif tout en tirant parti des connaissances et de l'apprentissage en vue d’accroître l'efficacité du développement », a-t-il dit.
« Nous reconnaissons la tâche gigantesque qui s’annonce dans la mobilisation de ressources pour assurer l'avenir de ce grand continent, mais nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer », a déclaré le ministre des Finances du Malawi. « C'est notre responsabilité collective : les États membres africains, les partenaires multilatéraux et bilatéraux, les fondations, le secteur privé et même les acteurs non étatiques, devront mobiliser l’appui politique et financier nécessaire pour soutenir les interventions nécessaires au le renforcement des capacités.
Je demande donc aux dirigeants africains de donner le ton en allouant les ressources financières nécessaires pour permettre au Secrétariat de l'ACBF de mettre en œuvre efficacement sa nouvelle stratégie.
L’ACBF est le moteur central dans le déblocage du potentiel non réalisé dans plusieurs de nos pays. Il est maintenant temps d'agir, appuyons l'ACBF pour qu’elle appuie nos efforts pour assurer une croissance durable sur le continent africain », a déclaré l’honorable Gondwe à l'Afrique et à ses partenaires au développement.
C'était un appel au clairon, suffisamment attrayant pour que l’honorable Erastus Mwencha, président du Conseil d'administration de l’ACBF, le reprenne et l’amplifie. L’honorable Erastus Mwencha a déclaré que depuis 1991, l'ACBF, en tant qu'organisme continental, avait rempli son mandat pour s'assurer que des capacités soient en place à tous les niveaux pour produire les résultats de développement attendus.
« En reconnaissance de cette contribution formidable au développement de l'Afrique et de la pertinence du mandat de l'ACBF, les dirigeants africains ont officiellement désigné cette année l'ACBF come institution spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités », a expliqué l’honorable Mwencha.
Cette reconnaissance inaugure le début d'une nouvelle ère pour le renforcement des capacités par l’ACBF qui exigera un niveau approprié d'engagement politique et de soutien financier.
« Je remercie les gouvernements africains et les partenaires au développement pour leur soutien et je saisis cette occasion pour souligner la nécessité d'un appui financier continu à l’ACBF.
L'Afrique a besoin que l’ACBF continue à jouer son rôle de coordination du renforcement des capacités pour traiter efficacement les goulets d'étranglement du développement, tels que les capacités limitées d'absorption.
« La Fondation est bien placée pour jouer ce rôle sur le continent, non seulement parce qu'elle a accumulé une immense expérience et des connaissances sur le renforcement des capacités, mais aussi parce que l'impact croissant de ses opérations et interventions constitue la preuve que les capacités doivent être au cœur du développement. »
Poursuivant, l’honorable Mwencha a déclaré : « La Fondation a procédé à de larges consultations, a élaboré sa Stratégie 2017-2021 qui comporte quatre piliers importants : permettre une mise en œuvre efficace des priorités de développement continentales telles que l'Agenda 2063, aider les pays à obtenir des résultats concrets en matière de développement, renforcer les capacités du secteur privé et de la société civile à contribuer au développement durable et tirer parti des connaissances et de l'apprentissage en vue d’accroître l'efficacité du développement. »
« Pour que cette stratégie atteigne les résultats attendus, elle exige l'engagement et le soutien financier continus des gouvernements africains et des partenaires coopérants, a expliqué l’honorable Mwencha. « En désignant l’ACBF en tant qu'instrument spécialisé dans le renforcement des capacités, le leadership de l'Union africaine ne fait qu’exprimer le sentiment de la population africaine qui est que la coordination du renforcement des capacités doit être une priorité à l'avenir et nous comptons sur vous les gouverneurs et les partenaires coopérants dans ce noble programme. »
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À propos de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF)
Après avoir lancé et coordonné efficacement des programmes de renforcement des capacités d'une valeur de plus de 700 millions de dollars américains dans 45 pays et 8 communautés économiques régionales (CER) en Afrique depuis 1991, l’ACBF a rassemblé l'expérience requise qui en fait l'institution incontournable en matière des connaissances spécialisées et de ressources humaines pour conseiller et appuyer les pays africains, les CER et les institutions sur des mesures décisives à prendre pour développer de toute urgence les compétences pratiques nécessaires pour la transformation économique du continent.
Les preuves provenant de notre travail de pointe (constitué des centaines de publications en matière de connaissances) et du travail de plusieurs partenaires montrent que les efforts de développement de l'Afrique sont entravés par de graves déficits de capacités se présentant souvent sous la forme de pénuries de compétences critiques, de déficits de leadership, d'entraves dues aux mentalités et aux institutions faibles. La pénurie de compétences pratiques sur le continent est importante dans des domaines clés tels que la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM) et l'agriculture.
À l’ACBF, nous continuerons à utiliser notre expérience inégalée dans la gestion des mécanismes financiers pour le développement, notre vaste expérience en collecte des connaissances grâce à la combinaison de compétences exceptionnelles de notre personnel de base ainsi qu'à nos solides partenariats et réseaux stratégiques pour aider les pays et les institutions à identifier leurs besoins en capacités, les conseiller sur la façon de pallier à ces faiblesses de capacités et trouver les connaissances et ressources nécessaires pour développer les ressources de capacité requises, les utiliser efficacement et les conserver en vue d’atteindre leurs objectifs de développement à court et à long terme.
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