Une coalition de think tanks et de partenaires africains ont été proposés pour mettre en place des plans d'action visant à soutenir la mise en œuvre de l'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Pour faire tomber les barrières et faire du libre-échange africain une réalité, le continent doit d'abord éliminer les obstacles qui ralentissent la libre circulation des idées à travers l'Afrique.
Tel est le consensus qui s'est dégagé du 9ème sommet des think tanks d’Afrique, qui s'est tenu à Lusaka, en Zambie, du 8 au 10 novembre 2023. Le sommet avait pour thème « Faire le lien entre évidences, politiques et pratiques pour contribuer à la mise en œuvre de l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine ».
Le sommet a été organisé par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), une agence spécialisée de l'Union africaine pour le développement des capacités, en partenariat avec le Réseau african des think tanks (ATTN), le ministère du Commerce, de l’échange et de l'Industrie (MCTI) de la Zambie, la Fondation William et Flora Hewlett, la Fondation Visa, le Secrétariat du Réseau régional des instituts de recherche en politiques agricoles (ReNAPRI), l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Consortium pour la recherche économique en Afrique (CREA).
L'événement a fourni une plateforme aux principaux think tanks d’Afrique de partager des idées sur la manière de passer à la vitesse supérieure sur la voie de la mise en œuvre de la ZLECAf sur le continent. Des participants issus de diverses disciplines ont débattu des capacités nécessaires pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf et s'assurer que sa mise en œuvre apporte un développement durable à l'Afrique.
S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture officielle, M. Mamadou Biteye, Secrétaire Exécutif de l'ACBF, a déclaré que l'Afrique doit combler le fossé entre la politique et l'action. Pour ce faire, a-t-il dit, l'ACBF soutient le renforcement des capacités des institutions africaines qui ont des tâches clés dans la mise en œuvre de la ZLECAf.
« De plus, il faut renforcer la capacité institutionnelle des communautés économiques régionales et des institutions de recherche sur les politiques à fournir des évidence opportunes et pertinentes pour éclairer les débats politiques », a déclaré M. Biteye.
Pour que l'intégration africaine fonctionne, le continent doit également intégrer ses bases de connaissances à travers des plateformes partagées, telles que les think tanks.
« Forgeons des partenariats qui transcendent les frontières et les secteurs, en créant un écosystème dynamique qui soutient la mise en œuvre de la ZLECAf. Ensemble, nous pouvons renforcer les capacités nécessaires pour relier les évidences aux politiques et les traduire en pratiques efficaces qui favorisent une croissance inclusive et un développement équitable », a déclaré M. Biteye aux participants.
Dans son allocution de bienvenue, l'honorable Charles Milupi, Ministre de l'Infrastructure, du Logement et du Développement urbain de la République de Zambie, a déclaré que la Zambie était confiante que l'accord sur la ZLECAf allait transformer le paysage du commerce africain.
Parmi les éminents orateurs, figuraient Dre. Nalishebo Meebelo, Directeur Exécutif du Secrétariat du Réseau régional des instituts de recherche en politiques agricoles (ReNAPRI), M. William Chibwana, représentant de la Fondation William et Flora Hewlett, M. Charles Chiza Chiumya, Directeur par intérim de l'industrie, des minéraux, de l'entrepreneuriat et du tourisme à la Commission de l'Union africaine, et Mme Christina Duarte, Secrétaire générale adjointe et Conseillère spéciale pour l'Afrique auprès des Nations Unies.
Tous les intervenants ont souligné l'importance des think tanks africains pour rassembler les meilleures idées et compétences nécessaires à la concrétisation des ambitions du continent en matière de croissance durable.
Ils ont chargé les think tank d'aller au-delà de l'établissement de politiques et de proposer un ensemble de recommandations concrètes, de lignes directrices politiques et de cadre de collaboration pour guider les gouvernements, les institutions et les parties prenantes dans la mise en œuvre de la ZLECAf.
Le sommet a réuni des experts pour analyser et sensibiliser aux lacunes en matière de données et d’évidences afin de soutenir la mise en œuvre réussie et effective de la ZLECAf. Les think tanks ont partagé leurs expériences sur la manière d'améliorer l'utilisation des évidences, des pratiques et des politiques dans la mise en œuvre de la ZLECAf. Le sommet visait également à identifier les principaux défis en matière de capacités et de compétences techniques auxquels sont confrontés les institutions et les acteurs critiques qui pourraient compromettre la mise en œuvre de la ZLECAf.
Au-delà de la politique, le sommet visait à proposer des mesures spécifiques pour renforcer les capacités du secteur privé afin qu'il soit le moteur de la ZLECAf et qu'il bénéficie de sa mise en œuvre.