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La Covid-19 a accéléré l’arrivée d’ un avenir radieux en Afrique, mais la numérisation accuse du retard

Harare
Zimbabwe
13 déc, 2021

Les pays africains doivent s’attaquer au déficit de capacités qui sous-tend la fracture numérique. Tant que ce chaînon manquant autour des capacités ne sera pas traité, il sera difficile de tirer parti des potentialités offertes par la transformation numérique et de faire évoluer la numérisation pour déclencher la transformation structurelle de l’Afrique.

Le secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), le professeur Emmanuel Nnadozie, a exprimé ce point de vue en accueillant les participants au 8e Sommet des think tanks africains, un évènement virtuel de deux jours qui s’est ouvert le 9 décembre.

Organisé sous le thème « Transformation numérique dans l’Afrique post-COVID-19 : Opportunités, défis et alternatives pour mieux reconstruire », le sommet a été convoqué pour trouver des idées et des stratégies innovantes en vue d’influencer les politiques publiques et de soutenir la mise en œuvre du programme de transformation numérique de l’Afrique.

Le professeur Nnadozie a déclaré que la pandémie de la Covid-19 avait accéléré l’arrivée d’un avenir radieux en Afrique, les services numériques étant essentiels pour le confinement et le travail à domicile, ce qui a entraîné une forte augmentation du trafic de données.

Le vif intérêt que suscitent la numérisation et les questions connexes en Afrique n’est toutefois qu’un simple reflet de l’anticipation et de l’espoir que la transformation numérique propulse les pays africains de leur position de continent le moins performant sur le plan économique à un centre virtuel d’innovation et de développement durable.

La bonne nouvelle est que les jeunes Africains ont transformé la crise de la Covid-19 en une opportunité de trouver des solutions numériques innovantes aux défis posés par la pandémie. Parmi les exemples, citons l’application mSafari de recherche des contacts pour les voyageurs, créée par FabLab au Kenya ; l’application Wiqaytna créée au Maroc pour avertir les gens lorsqu’une personne avec laquelle ils ont été en contact est positive au Covid-19 et Global Mamas au Ghana, qui produit des masques réutilisables et des stations de lavage des mains sans contact fonctionnant à l’énergie solaire et utilisant des matériaux locaux.

Le continent accuse pourtant un retard par rapport aux autres régions du monde, malgré les progrès réalisés et le dynamisme dont fait preuve l’Afrique. Par exemple, le pourcentage de la population couverte par les réseaux 3G et 4G en 2020 était respectivement de 76 % et 58 % en Afrique, de 94 % et 84 % en Asie, et de 93 % et 83 % en Amérique latine et dans les Caraïbes.

« Il est donc opportun de réfléchir et d’apporter des solutions aux principaux défis que l’Afrique doit relever pour promouvoir son programme de transformation numérique », a déclaré le professeur Nnadozie.

Il a ajouté que les cinq dernières années ont été marquées par plusieurs changements transformateurs en Afrique, avec d’énormes implications dans la politique numérique. Parmi les initiatives clés, citons :

  1. L’établissement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) visant à créer un marché unique générant un PIB combiné de plus de 3,4 trillions de dollars américains et bénéficiant à plus d’un milliard de personnes.
  2. Le lancement de la Stratégie de transformation numérique pour l’Afrique (2020-2030) visant à exploiter les technologies numériques et l’innovation afin de transformer les sociétés et les économies africaines.
  3. La création d’un nouveau Centre pour la quatrième révolution industrielle (C4IR) en Afrique du Sud en vue de favoriser le dialogue et la coopération sur les défis et les opportunités présentés par les technologies avancées.

« Ces initiatives, si elles sont mises en œuvre avec succès, peuvent changer la donne et galvaniser les résultats de la révolution numérique en Afrique », a déclaré le secrétaire exécutif.

Ceci est d’autant plus vrai qu’un récent rapport du Global System for Mobile Communications (GSMA) a démontré que les technologies et services mobiles ont contribué à une valeur ajoutée économique de plus de 130 milliards de dollars américains.

Le rapport indiquait que 300 000 personnes avaient un emploi formel dans les télécommunications mobiles en Afrique subsaharienne, et que ce secteur soutenait 1,1 million d’autres moyens de subsistance dans le secteur informel et 1,8 million d’autres emplois. En outre, les recettes fiscales ont été estimées à 15 milliards de dollars américains par le biais des taxes à la consommation et à 5 milliards de dollars américains par le biais des taxes sur les sociétés et l’emploi.

En dépit de ces cas positifs, certains défis subsistent. Le secrétaire exécutif cite par exemple les résultats de l’étude Dynamique du développement en Afrique 2021, qui montrent que seuls 17 % des travailleurs indépendants vivant dans les zones rurales utilisent l’internet, contre 44 % pour ceux des zones urbaines. En outre, l’innovation numérique se concentre dans très peu d’endroits, puisque seules cinq villes africaines abritent la moitié des start-ups les plus dynamiques : Le Cap (12,5 %), Lagos (10,3 %), Johannesburg (10,1 %), Nairobi (8,8 %) et Le Caire (6,9 %).

Selon le professeur Nnadozie, la faible performance de l’Afrique en matière de transformation numérique s’explique par des défis structurels et persistants, dont les principaux sont les suivants :

  1. L’incapacité à adopter des politiques et des stratégies appropriées et coordonnées aux niveaux national, régional et continental.
  2. La faiblesse des capacités institutionnelles et règlementaires, compliquée par la diversité des acteurs et des nouvelles institutions dans la chaîne d’approvisionnement des valeurs et au-delà des frontières.
  3. Le manque de compétences/expertise numériques adéquates qui limitent la capacité des acteurs locaux à conduire l’adoption et la mise à l’échelle des services numériques.
  4. L’insuffisance des ressources nécessaires à continuer le renforcement des capacités de toutes les parties prenantes dans le secteur des TIC.

À la lumière des faits et en prenant l’exemple de l’économie mobile, le professeur Nnadozie a déclaré que les pays africains devraient s’attaquer au déficit de capacité qui sous-tend la fracture numérique, faute de quoi il serait difficile de tirer parti des potentialités offertes par la transformation numérique pour enclencher la transformation structurelle du continent.

Le secrétaire exécutif a exprimé sa sincère gratitude aux partenaires de l’ACBF qui ont rendu possible la tenue du 8e Sommet des Think tanks africains, et ont en fait contribué à la mise en œuvre réussie de chaque sommet organisé depuis 2014.

Il s’agissait notamment de : la Banque africaine de développement (BAD), la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), la Commission de l’Union africaine (CUA), l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et le Centre de développement de l’Organisation de coopération économique (OCDE-Dev).

Les autres sont : le Centre de coopération internationale de la Commission nationale chinoise pour le développement et la réforme (ICC-NDRC), la Banque islamique de développement (BIsD), On Think Tanks (OTT), Southern Voice, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Bureau du conseiller spécial pour l’Afrique des Nations unies (UNOSAA).

Ken Ofori Atta

Le partenariat entre le Ghana et l'ACBF est une formidable bénédiction pour nous et l'occasion pour le Ghana d'accueillir la 26e Session du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF est donc une chose qui nous tient à cœur.


Honorable Ken Ofori Atta, Ministre des Finances du Ghana et actuel Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF
Goodall Gondwe

L'Afrique a autant besoin de l'ACBF maintenant qu'au moment de sa création en 1991, et probablement plus.


Honorable Goodall Gondwe, ancien Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF et Ministre des Finances du Malawi
Lamin Momodou

À notre avis, les réalisations remarquables de l'ACBF au cours des 26 dernières années ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’un travail acharné, du dévouement, de l’engagement, d’un leadership déterminé, de l’appui des pays membres et d’un partenariat productif.


M. Lamin Momodou MANNEH, Directeur du Centre de service régional du PNUD pour l'Afrique
Erastus Mwencha

La reconnaissance de l'ACBF comme Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités inaugure une nouvelle ère de renforcement des capacités par l'ACBF qui nécessitera un niveau d'engagement politique et un soutien financier appropriés de la part de toutes les parties prenantes.


S.E. Erastus Mwencha, Président du Conseil d’administration de l'ACBF
Thomas Kwesi Quartey

L'ACBF a reçu le statut d'agence spécialisée en raison de son potentiel de transformation de l'Afrique par le renforcement des capacités.


S.E. Thomas Kwesi Quartey, vice-président de la Commission de l'UA
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