Le Dr Thomas Munthali, Directeur du Département des Connaissances, suivi et évaluation (KME) à la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) affirme que l'évaluation est l'un des chaînons manquants qui permettront à l'Afrique de prendre en charge son développement. Parlant ce jeudi à la Conférence régionale de l'Association d'évaluation du Zimbabwe (ZEA), appuyée par l'ACBF et d'autres partenaires de développement, le Dr Munthali a appelé les pays africains à donner la priorité à l’évaluation car elle permet de suivre les progrès du développement et de donner une orientation de l'endroit où l'intervention doit avoir lieu .
« La vision de l'ACBF est de voir l'Afrique capable de réaliser son propre développement et l’évaluation permettra à l'Afrique de le faire en appuyant ce qui réussit et tirant les leçons de ce qui ne fonctionne pas », a-t-il dit. « Il est important de noter que les données sont au centre de l'évaluation et que l'ACBF a appuyé les bureaux nationaux de statistiques (BNS) à travers l'Afrique dans le renforcement de leur collecte de données et leur capacités d'analyse », a-t-il ajouté.
La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique a été à la pointe du renforcement des capacités sur le continent. Au Zimbabwe, l'ACBF a financé la transformation du système statistique national (SSN) du Zimbabwe pour appuyer la formulation et le suivi des politiques et stratégies fondées sur des preuves pour le développement national. L’ACBF a également appuyé l'Unité de recherche et d'analyse des politiques économiques au Zimbabwe (ZEPARU), un groupe d’experts en politiques qui fournit des politiques et des stratégies de développement fondées sur des preuves. L’ACBF a également financé l’Initiative pour le renforcement des capacités de programmation, mise en œuvre, suivi et évaluation de la stratégie de réduction de la pauvreté (PRIME) au Burundi, en Sierra Leone, au Mozambique et en de nombreux autres pays. Les efforts de renforcement des capacités de suivi des résultats de développement sont également passés des niveaux nationaux aux niveaux régionaux. Par exemple, l'ACBF a appuyé l'Institut de gestion macroéconomique et financière d'Afrique de l’Est et australe (MEFMI), un institut de gestion de la dette régionale, en vue de former le personnel dans ce domaine.
De nombreux pays africains manquent de capacités en général pour ce qui est de la collecte de données et de l'évaluation des programmes de développement. Selon les résultats préliminaires de du Rapport 2015 sur les indicateurs de capacités en Afrique, les capacités, dans leurs différentes dimensions, sont encore un défi pour le continent.
L'atelier-conférence de formation de la ZEA, qui a attiré des participants du Zimbabwe, du Botswana, de la Zambie et du Malawi, portait sur le thème « l’évaluation pour tous ».
2015 a été déclarée Année internationale de l'Evaluation lors de la troisième Conférence internationale sur les capacités nationales d'évaluation, organisée à São Paulo, au Brésil, du 29 septembre au 2 octobre 2013. La célébration de l’Année de l’Evaluation (EvalYear) au Zimbabwe visait à placer l'évaluation au centre du discours sur le développement grâce au plaidoyer et à la promotion de l'évaluation et à l'élaboration des politiques fondée sur des preuves aux niveaux régional, national et local.
En ce qui concerne plus particulièrement cette conférence, l'ACBF a montré un engagement à stimuler la demande et l'utilisation de l'évaluation pour informer les discours et interventions de développement à travers le continent, conformément à un protocole d'accord (PA) signé entre l'ACBF et l'Association africaine d'évaluation (AfrEA) en avril 2015.
La ZEA est la section zimbabwéenne de l'AfrEA dont le mandat est d’appuyer les évaluations qui contribuent au développement réel et durable en Afrique et de promouvoir une évaluation ancrée en Afrique et dirigée par l’Afrique grâce au partage des perspectives africaines d'évaluation.