ACBF

Une agence spécialisée de l’Union africaine

Coin COVID-19            soutenir notre travail

Home | Executives Corner | Blog | Les impératifs des capacités de mobilisation des ressources intérieures en Afrique

Les impératifs des capacités de mobilisation des ressources intérieures en Afrique

Harare
21 jan, 2016

Discours lu par le Pr Emmanuel Nnadozie, Secrétaire exécutif de l'ACBF lors du lancement du Rapport 2015 sur les capacités en Afrique intitulé «Les impératifs de capacités pour la mobilisation des ressources intérieures en Afrique », le 7 décembre 2015 à Harare (Zimbabwe). Le RICA est la publication phare de l'ACBF et a été publié depuis 2011.

Je tiens à vous accueillir tous très chaleureusement. Je vous remercie de nous avoir rejoints aujourd'hui pour le lancement mondial du Rapport 2015 sur les capacités en Afrique (RICA) portant sur « les impératifs des capacités de mobilisation des ressources intérieures en Afrique ». Alors que nous lançons ce rapport ici à Harare, des événements similaires ont également lieu dans nos bureaux régionaux à Nairobi et à Accra et dans des villes stratégiques telles que Genève, grâce à l’appui de nos partenaires.

Le lancement mondial du Rapport sur les capacités en Afrique et votre présence ici ce matin reflètent une préoccupation et une responsabilité communes quant à la prise de décision efficace sur les meilleures façons de financer le programme de développement des pays africains. La mobilisation des ressources est un moyen judicieux, si nous voulons financer durablement notre développement. Certains pays l'ont bien comprise et la mettent en pratique. Ils ont travaillé d'une manière intelligente et très efficace pour mobiliser les ressources intérieures pour leur développement.

Ici, je tiens à féliciter les efforts déployés par le Zimbabwe en termes de mobilisation des ressources intérieures. Une expérience intéressante du Zimbabwe a été l'extension des réformes fiscales dans le secteur informel (qui est un défi majeur pour tous nos pays) sous la forme d'un impôt forfaitaire. La législation fiscale présumée a été introduite en 2005 et renforcée en 2011, visant à élargir la taxe. Des secteurs sélectionnés tels que les opérateurs dans le secteur des transports (les bus, les taxis, les auto-écoles, et les poids lourds), les salons de coiffure, les commerçants informels, les commerçants transfrontaliers, les restaurants, les dépôts de boissons, l’industrie artisanale et les engins flottants commerciaux devront payer l'impôt forfaitaire sur une base trimestrielle.

Permettez-moi aussi d'exprimer ma gratitude à Son Excellence P.A. Chinamasa, Ministre des Finances et du Développement économique du Zimbabwe, ici présent, pour son engagement et son appui à l'ACBF. Je suis certain qu’il parlera davantage de l'expérience du Zimbabwe qui appuie la Fondation depuis sa création en 1991. Nous sommes très reconnaissants à la République du Zimbabwe pour sa longue collaboration et son appui constant tout au long des années.

Mesdames et Messieurs,

Ce rapport est l'étude la plus complète des questions de renforcement des capacités de l'Afrique jamais entreprise, et il est le produit d’une précieuse collaboration avec de nombreux intervenants et experts de renom. Ils sont trop nombreux pour être cités individuellement, mais qu’il me suffise de dire que sans leur excellente participation, ce travail n'aurait pas pu être achevé. Le rapport de cette année a examiné la question essentielle et stratégique des dimensions capacitaires de la mobilisation des ressources intérieures. L'on n’insistera jamais assez sur le rôle de la mobilisation des ressources dans le développement et la transformation durable de l'Afrique.

À ce moment, plus que jamais, l'amélioration de la mobilisation des ressources en Afrique n’est pas seulement un choix, mais une nécessité. En plus d'accroître l'appropriation et la responsabilité de nos pays, la mobilisation des ressources réduit la volatilité associée aux financements extérieurs. Maintenant, compte tenu de la récente adoption des objectifs de développement durable et de l'engagement de notre continent à mettre en œuvre l'Agenda 2063, qui est le plan directeur de développement de l'Afrique, il est tout aussi important d'examiner comment ces programmes plus vastes seront financés. La mobilisation des ressources semble être la voie à suivre.

L’optimisme quant à la prestation de l’ambitieux Agenda 2063 et du programme de l’après-2015 repose en partie sur le fait que davantage de pays prennent conscience de la nécessité de mobiliser des ressources intérieures pour financer leur propre développement. Cependant, au-delà de la volonté politique et de l'optimisme, qu’est-ce qui est nécessaire pour garantir que nous puisions dans les potentialités offertes en termes de ressources intérieures? Quelles sont les capacités nécessaires pour nous assurer que nous mobilisions et utilisions efficacement les ressources intérieures pour financer leur propre développement?

Mesdames et Messieurs,

Reconnaissant le rôle crucial et stratégique joué par les capacités dans la mobilisation et l'utilisation des ressources intérieures pour l'Agenda 2063 et le programme de développement pour l’après-2015, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) a décidé de consacrer son rapport phare aux «impératifs des capacités de mobilisation des ressources intérieures ».

Permettez-moi de partager quelques faits saillants du rapport que je vous encourage tous à utiliser comme votre livre de chevet. Une conclusion importante est que, dans la mobilisation des ressources, les pays africains connaissent des expériences très diverses, bien qu'il n'y ait pas de cas de réussite dans la lutte efficace contre les flux financiers illicites. Le rapport montre également que quelques pays africains saisissent le fait qu'un système fiscal tire sa légitimité d'un lien clair entre le paiement de l'impôt et la prestation des services d'infrastructures économiques ou sociales bénéfiques.

Le rapport recommande aux gouvernements africains d’investir dans des campagnes de sensibilisation et d'éducation afin que les citoyens soient mieux informés sur la façon dont les ressources sont utilisées dans la prestation des services. La transparence sur les dépenses des programmes sociaux est nécessaire. En outre, il y a des problèmes de capacités humaines, techniques, juridiques, réglementaires et financières pour faire face aux flux financiers illicites. Un effort substantiel et une volonté politique sont nécessaires au niveau national. Un personnel mieux formé, ayant des compétences spécialisées, est nécessaire, ainsi que la coordination étroite entre les institutions locales. Les ressources humaines doivent être mobilisées pour aboutir à la créativité, l'innovation et l'énergie nécessaires à la mobilisation à grande échelle des ressources intérieures. Cela a des implications pour les systèmes de formation et d'éducation sur le continent.

Mesdames et Messieurs,

Lorsque je parle des systèmes de formation et d'éducation, je parle des recommandations clés pour la mise en œuvre des conclusions du rapport. A cet effet, il faudra des efforts concertés de tous les intervenants, à commencer par nos gouvernements (locaux, nationaux et continentaux), en particulier les administrations et autorités fiscales, les parlements, la société civile, les partenaires au développement, le secteur privé et la population.

Le rapport reconnaît en outre que, pour que les résultats clés atteignent leur plein potentiel dans la réalisation efficace de la mobilisation et l'utilisation des ressources intérieures, les recommandations doivent être largement acceptées et utilisées par un grand nombre de personnes et d'organisations. Je vous invite donc tous à agir. Les défis immédiats à relever pour renforcer la mobilisation des ressources intérieures sont de convertir ce que nous savons de la mise en œuvre des politiques budgétaires, de l’assiette fiscale étroite, et des systèmes rigides/inefficaces de l'administration fiscale en outils, processus et voies utiles. Le but est d’intégrer ces ressources dans un système de prestation de services de qualité pour les contribuables et de créer une synergie (capacités humaines et institutionnelles nécessaires) pour la prestation de services de qualité dans nos pays.

Un service de qualité pour les contribuables doit être facilement et efficacement livré par les gouvernements et augmenté et renforcé par d'autres acteurs de la communauté. Nous vous invitons, vous qui êtes autorités des recettes, parlementaires, militants de la société civile, éducateurs, ou décideurs, d'examiner ce rapport et de contribuer aux efforts pour faire progresser la mobilisation des ressources intérieures et pour mieux s'assurer que les ressources intérieures soient efficacement mobilisées et utilisées.

L’ACBF travaille déjà avec certains partenaires pour mettre en œuvre les recommandations du rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance d'Afrique. Ce qui ressort du Rapport sur les capacités en Afrique, c’est la nécessité d'avoir des programmes de formation sur la mobilisation des ressources. Qu’est-ce que vous et votre organisation pouvez faire en ce qui concerne l’ensemble des activités de mise en œuvre?

Je vous prie de vous joindre à l’ACBF en soutenant par exemple le développement et la prestation de l'éducation et de la formation professionnelles à travers la certification de modules de formation, l’appui aux programmes de développement axés sur la résolution des problèmes ou les compétences, ainsi que le développement de programmes et de trousses à outils.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais conclure en réaffirmant l'engagement de l'ACBF à travailler avec les bailleurs de fonds, les partenaires au développement et les gouvernements en vue d’élaborer des programmes de renforcement des capacités à travers la mobilisation des ressources pour le développement durable de l'Afrique. Je suis très heureux de vous informer que l'ACBF se prépare déjà, avec la Commission économique pour l'Afrique, à développer un programme de renforcement des capacités de mobilisation des ressources intérieures sur le continent. Pour qu'un tel programme réussisse, nous aurons clairement besoin de l’appui politique et financier des gouvernements africains, des partenaires donateurs et des acteurs du développement.

Je souhaite sincèrement que ce lancement soit l'occasion de continuer à progresser vers des solutions globales et à prendre les initiatives nécessaires pour faire face à nos défis de développement.

Merci de votre attention.

 

Ken Ofori Atta

Le partenariat entre le Ghana et l'ACBF est une formidable bénédiction pour nous et l'occasion pour le Ghana d'accueillir la 26e Session du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF est donc une chose qui nous tient à cœur.


Honorable Ken Ofori Atta, Ministre des Finances du Ghana et actuel Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF
Goodall Gondwe

L'Afrique a autant besoin de l'ACBF maintenant qu'au moment de sa création en 1991, et probablement plus.


Honorable Goodall Gondwe, ancien Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF et Ministre des Finances du Malawi
Lamin Momodou

À notre avis, les réalisations remarquables de l'ACBF au cours des 26 dernières années ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’un travail acharné, du dévouement, de l’engagement, d’un leadership déterminé, de l’appui des pays membres et d’un partenariat productif.


M. Lamin Momodou MANNEH, Directeur du Centre de service régional du PNUD pour l'Afrique
Erastus Mwencha

La reconnaissance de l'ACBF comme Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités inaugure une nouvelle ère de renforcement des capacités par l'ACBF qui nécessitera un niveau d'engagement politique et un soutien financier appropriés de la part de toutes les parties prenantes.


S.E. Erastus Mwencha, Président du Conseil d’administration de l'ACBF
Thomas Kwesi Quartey

L'ACBF a reçu le statut d'agence spécialisée en raison de son potentiel de transformation de l'Afrique par le renforcement des capacités.


S.E. Thomas Kwesi Quartey, vice-président de la Commission de l'UA
1
2
3
4
5
X