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Le succès ou l'échec des objectifs de développement durable en Afrique dépend des capacités

07 oct, 2015

Le 25 septembre 2015, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté l'Agenda 2030 pour le développement durable, qui comprend les 17 Objectifs de développement durable (ODD), lesquels qui représentent les objectifs de développement de la communauté internationale pour les quinze prochaines années. Les ODD succèdent aux huit (8) Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui ont expiré, après avoir atteint le délai de 15 ans convenu lors de leur adoption en l’an 2000. L'objectif des OMD était d'éradiquer la pauvreté. Ils ont établi des objectifs mesurables et universellement reconnus pour éradiquer l'extrême pauvreté et la faim, prévenir les maladies mortelles mais traitables et élargir les possibilités de scolarisation à tous les enfants, entre autres impératifs de développement.

Selon le Rapport final (2015) sur les OMD, préparé par le Groupe interinstitutions et d’experts sur les indicateurs relatifs aux OMD, coordonné par le Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies, l'effort de 15 ans a produit le mouvement anti-pauvreté le plus efficace de l'histoire. Le rapport indique que depuis 1990, le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté a diminué de plus de moitié; la proportion des personnes sous-alimentées dans les régions en développement a diminué de près de moitié; le taux de scolarisation au niveau primaire dans les régions en développement a atteint 91% et bien plus de filles vont à l'école qu’il y a 15 ans. Des progrès remarquables ont également été accomplis dans la lutte contre le VIH-Sida, le paludisme et la tuberculose. Le taux de mortalité chez les moins de cinq ans a diminué de plus de moitié, la mortalité maternelle est en baisse de 45% dans le monde et l'objectif de réduire de moitié la proportion des personnes qui manquent d'accès à de meilleures sources d'eau a également été atteint. Cette image globale est quelque peu différente en Afrique où, malgré des progrès substantiels, le point de départ très bas - des niveaux élevés de privation dans la plupart des objectifs – à partir duquel les efforts ont été menés vers la réalisation des OMD, signifiait que la réalisation des huit objectifs avant la fin de 2015 allait être un défi de taille.

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Alors que les pays africains ont enregistré quelques bonnes réalisations des objectifs tels que l'accès à l’instruction gratuite et l'accès à une eau de meilleure qualité, le continent reste à la traîne quant à certains objectifs clés, tels que la réduction de moitié de la pauvreté, dont dépendent fortement les performances des autres objectifs. La plupart des OMD qui demeuraient inachevés avaient des dimensions sexospécifiques. En outre, le manque de ressources financières sur le continent a contribué à entraver les efforts de développement vers la réalisation des OMD.

Les ODD remplacent et élargissent les OMD, non seulement en faisant passer le nombre des objectifs «souhaitables» de huit à dix-sept, mais aussi en y incluant une dimension sexospécifique. En outre, de nouveaux objectifs dont la non-inclusion dans les OMD signifiait que ces derniers se révéleraient toujours difficiles à réaliser, ont été ajoutés. Par exemple, l'Agenda des OMD, qui contenait un objectif très vaste de réduction de la pauvreté, ne disait rien sur les processus socio-économiques à long terme et leur complexité. Les ODD tentent d’y apporter une correction en incluant l’emploi décent et la croissance économique (Objectif 8), l'industrie, l'innovation et les infrastructures (Objectif 9) ainsi que la consommation et la production responsables (Objectif 12). 

Cependant, de toutes ses caractéristiques, c’est l'orientation vers l'intégration et les partenariats qui distinguent vraiment les ODD des OMD. Alors qu'au cours des 15 dernières années, la mise en œuvre d'initiatives des OMD a été principalement basée sur des initiatives dirigées par le gouvernement, le nouveau cadre permet des interactions plus stratégiques entre un vaste éventail d’intervenants du domaine du développement. L’Objectif 17 reconnaît que les objectifs de développement durable ne peuvent être réalisés qu’avec un fort engagement au partenariat et à la coopération au niveau mondial. C’est là que la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), de même que d'autres institutions de renforcement des capacités, peut vraiment contribuer à réaliser brillamment les objectifs de développement durable.

Il ne fait aucun doute aujourd'hui que le renforcement des capacités dans toutes ses formes et dimensions a souvent été le principal chainon manquant dans les efforts de développement de l'Afrique. L'Afrique a besoin des capacités institutionnelles, organisationnelles et humaines. Des efforts ont été réalisés à cet effet, mais il est possible de les améliorer davantage. Grâce à des subventions, à une assistance technique et à la production de connaissances, l’ACBF joue un rôle essentiel en veillant à ce que le continent ait les capacités d'atteindre ses objectifs. La vision de l'ACBF est celle d'une Afrique capable de réaliser son propre développement. La mise en œuvre des objectifs de développement durable en Afrique peut donc grandement bénéficier des travaux faits récemment et des produits de connaissances élaborés par la Fondation.

Par exemple, l'objectif 2 (éliminer la faim) vise à mettre fin à toutes les formes de faim et de malnutrition d'ici 2030. L’on espère l’atteindre par « la promotion de pratiques agricoles durables: amélioration des moyens de subsistance et des capacités des petits agriculteurs, permettant un accès égal à la terre, à la technologie et aux marchés. » En 2012, la Fondation a distribué sa publication annuelle, le Rapport sur les indicateurs de capacités en Afrique (RICA) qui avait pour thème : «Renforcement des capacités pour la transformation agricole et la sécurité alimentaire». Les recommandations du RICA 2012 ont énormément aidé les pays africains à améliorer leur capacité à lutter contre l'insécurité alimentaire. Le RICA 2012 identifie les lacunes des capacités et donne des recommandations sur la façon dont les capacités peuvent être renforcées dans les pays en vue d’améliorer la productivité et le rendement économique de l'agriculture car elle est la pièce maitresse de la lutte contre la pauvreté et la faim.

De même, les impératifs de capacités liés aux ODD 7, 13, 14 et 15 (qui visent respectivement l'énergie propre et abordable; l’action en faveur du climat, la vie aquatique, et la vie sur la terre) sont abordés d'une manière novatrice et détaillée dans le RICA 2013 de la Fondation ayant pour thème : « Renforcement des capacités pour la gestion des ressources naturelles ». Le rapport met l'accent sur ce que les pays africains doivent faire individuellement et collectivement pour parvenir à une gestion efficace et une bonne gouvernance des abondantes ressources naturelles du continent. La discussion porte sur les deux dotations renouvelables et non renouvelables, avec un accent particulier sur les forêts, les terres, l'eau, les minéraux solides et les ressources en hydrocarbures.

La question des impératifs de capacité pour l’ODD 16 (la paix, la justice et des institutions solides) est examinée de manière approfondie dans le RICA 2011, sur le thème : «Renforcement des capacités dans les États fragiles», qui examine les besoins en capacités des pays ainsi que les éléments historiques, politiques, économiques, culturels et sociaux sous-jacents qui ont contribué à leur état actuel de réalisation. Il examine également les facteurs qui inhibent les efforts visant à régler les conflits et les problèmes de fragilité sur le continent.

L’ACBF a également élaboré un produit de connaissance qui fournit des conseils techniques sur la budgétisation sexospécifique. Cela a contribué à aider les pays à transformer des politiques et des programmes qui tiennent compte de la sexospécificité en plans d'action en matière d'allocation des ressources. Mais les efforts ont été manifestement insuffisants vu qu’un certain nombre d'OMD liés au genre sont restés inachevés, ce qui indique clairement des déficits persistants de capacités.

Il est clair que la négligence des dimensions de capacité des ODD rendra difficile la réalisation des objectifs. Nous avons déjà beaucoup à apprendre de la mise en œuvre des OMD. L'ACBF a, au cours des 24 dernières années, jeté une base solide pour la compréhension des impératifs de capacités pour le développement en Afrique et a investi massivement dans le renforcement des capacités.

Le message est simple: l'accent que nous mettons sur le renforcement des capacités requises déterminera le succès ou l'échec de la réalisation des objectifs de développement durable sur le continent.

 

Ken Ofori Atta

Le partenariat entre le Ghana et l'ACBF est une formidable bénédiction pour nous et l'occasion pour le Ghana d'accueillir la 26e Session du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF est donc une chose qui nous tient à cœur.


Honorable Ken Ofori Atta, Ministre des Finances du Ghana et actuel Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF
Goodall Gondwe

L'Afrique a autant besoin de l'ACBF maintenant qu'au moment de sa création en 1991, et probablement plus.


Honorable Goodall Gondwe, ancien Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF et Ministre des Finances du Malawi
Lamin Momodou

À notre avis, les réalisations remarquables de l'ACBF au cours des 26 dernières années ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’un travail acharné, du dévouement, de l’engagement, d’un leadership déterminé, de l’appui des pays membres et d’un partenariat productif.


M. Lamin Momodou MANNEH, Directeur du Centre de service régional du PNUD pour l'Afrique
Erastus Mwencha

La reconnaissance de l'ACBF comme Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités inaugure une nouvelle ère de renforcement des capacités par l'ACBF qui nécessitera un niveau d'engagement politique et un soutien financier appropriés de la part de toutes les parties prenantes.


S.E. Erastus Mwencha, Président du Conseil d’administration de l'ACBF
Thomas Kwesi Quartey

L'ACBF a reçu le statut d'agence spécialisée en raison de son potentiel de transformation de l'Afrique par le renforcement des capacités.


S.E. Thomas Kwesi Quartey, vice-président de la Commission de l'UA
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