Pour les Africains, après plusieurs années consacrées à la conception de politiques, et avec les bonnes perspectives, aujourd’hui, de leur mise en œuvre, il est primordial qu’ils donnent un coup d’accélérateur au processus d’industrialisation du continent. Pour concrétiser cette impérieuse nécessité, il faudra prendre conscience de l’aspect incontournable du renforcement des capacités sans lequel une émergence sera différée.
«L’économie continentale affiche de bons signaux et la croissance se raffermit.» Le processus qui a abouti à cette réalisation comporte les progrès indéniables accomplis dans l'assainissement de l'environnement macroéconomique et l'amélioration de la formulation des politiques de développement.
Ce constat est du secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), Emmanuel Nnadozie, à un moment où les politiques et chercheurs réfléchissent à Kigali, sur le futur du continent et sur les meilleures pratiques à adopter pour sa transformation.
Poursuivant son analyse cet éminent économiste africain qui a été associé à des sujets phares de recherche économique, des années durant, nous donne des raisons d’espérer. Il martèle : «Il est urgent de passer à l’autre étape importante : l’industrialisation. Celle-ci passe forcément par le renforcement des capacités et je me réjouis de ce que l'Afrique ait maintenant compris que son développement passe par cette conquête. Dans cette entreprise, nous faut davantage renforcer les capacités.»
Au cours des prochaines années, l'Afrique doit résolument prendre le pli de la transformation structurelle basée sur la mécanisation de l'agriculture et, surtout, sur une industrialisation massive susceptible de créer des emplois décents pour notre jeunesse.
Cette industrialisation doit être basée sur la valeur que nous pourrons ajouter à nos matières premières et les liens que nous pourrons créer entre le secteur primaire et le reste de l'économie.
«L'industrialisation basée sur l'ajout de valeurs aux matières premières ne se fera pas avec des compétences et des institutions venues d'ailleurs, d'où l'importance centrale qui doit être accordée au renforcement des capacités humaines et institutionnelles, » insiste le secrétaire exécutif.
Il souligne par ailleurs, la nécessité d’une amélioration du leadership à tous les niveaux, du renforcement des institutions et la promotion de la bonne gouvernance. Il s’agira également et surtout d’investir massivement dans ce qu’il y a de plus utile : le capital humain et les infrastructures. « Ce, afin d'assurer un partage équitable des richesses créées, notamment par la création d'un environnement favorable au développement du secteur privé, précise Nnadozie.
«Je suis un optimiste qui croit fermement que l'Afrique réalisera tout son potentiel de développement et deviendra le moteur de la croissance mondiale. »
La réalisation de ces objectifs, suppose de prêter une attention continue au renforcement des capacités, notamment dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi-évaluation de nos politiques et stratégies de développement. En outre, l’on devait accroître les capacités entrepreneuriales et stimuler les capacités d'innovation pour soutenir les efforts d'industrialisation.
L'ACBF qui bénéficie du soutien de la BAD, est un partenaire technique privilégié des pays africains en matière de renforcement des capacités depuis plus d’une décennie. Pour son secrétaire exécutif, il continuera d'œuvrer aux côtés de ce continent « pour lequel nous nourrissons beaucoup d’espérance,» afin que le processus de transformation économique de l’Afrique se réalise dans le prochain demi-siècle.