L'Afrique a, à juste titre, de grandes ambitions pour l'avenir. Notre continent est riche en ressources naturelles et humaines. Nous avons une population jeune, talentueuse et énergique qui, avec le soutien approprié, peut devenir un puissant moteur pour la prospérité et le progrès. Mais ce progrès dépend de la capacité de notre continent à transformer ces ressources en résultats que nous recherchons. Nous sommes ici confrontés à un sérieux défi. Comparée à d'autres régions plus développées, l'Afrique a une carence en expertise (tant individuelle qu’institutionnelle) pour élaborer et offrir des programmes efficaces afin de surmonter les problèmes et accélérer les progrès.
Au niveau technique, grâce à une étude menée par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) sur l'Agenda 2063, par exemple, l’on a identifié un manquant de 4,3 millions d'ingénieurs et d’1,6 million de scientifiques et de chercheurs en agronomie nécessaires à la réussite du développement durable.
L’on peut constater des lacunes de compétences semblables et tout aussi inquiétantes au niveau de la politique dans les institutions continentales, régionales et nationales.
Corriger ceci doit être une priorité si l'Afrique veut prendre en charge son propre développement avec succès. Les contraintes de capacités sont un frein majeur à la maximisation du potentiel de notre continent et à la résolution des graves problèmes auxquels nous sommes confrontés, tels que le changement climatique, le chômage élevé des jeunes et les faibles revenus et l'inégalité entre les sexes.
Nous sommes maintenant déterminés à tirer parti de cette expérience et de notre connaissance unique et approfondie des points forts et des points faibles à travers le continent, pour promouvoir notre programme de développement du capital institutionnel et humain essentiel en vue de la transformation de l'Afrique alors que nous entamons un nouveau chapitre de la Fondation, la stratégie 2017-2021 de l'ACBF. Dans le cadre de notre nouvelle stratégie quinquennale, nous comptons mettre un nouvel accent sur la résolution du déficit de compétences techniques essentielles, le renforcement des institutions clés et le renforcement des capacités de leadership qui permettront d'améliorer les capacités de mise en œuvre dans le continent.
C’est un défi que l'ACBF est déterminée à contribuer à relever en élargissant son rôle par la mise à disposition de l'expertise dont notre continent a besoin, en particulier en ce qui concerne les capacités de mise en œuvre. Au cours des 25 dernières années, l'ABCF a investi massivement dans l’élaboration des politiques, le renforcement institutionnel et la production et le partage des connaissances et est devenue le leader du renforcement des capacités.
Plus de 50.000 experts en économie, gestion financière et administration publique ont été formés dans l’élaboration des politiques et la prise de décision. Ils ont tous regagné leurs emplois mieux équipés pour contribuer au développement de leurs pays et changent la donne dans leurs différents domaines de travail à travers le continent. Nous avons également créé des dizaines de think tanks et autres institutions qui appuient les parlements, le secteur privé et la société civile et ont grandement influencé les politiques de sorte à promouvoir le développement.
Cela nous obligera à aller au-delà du renforcement des capacités au niveau national, bien que ceci demeure important. Nous allons également donner la priorité au travail avec les institutions panafricaines et régionales, le secteur privé et la société civile, ainsi que le partage, aussi étendu que possible, des connaissances et de l'expertise. Nous devons renforcer les capacités à travers le continent à partir de la base (la communauté) pour un impact efficace.
Nous avons identifié, grâce à notre stratégie, cinq méthodes par lesquelles nous croyons pouvoir mieux répondre aux besoins du continent dans l'élaboration des politiques et l'expertise technique. Tout d'abord, comme nous l'avons fait pendant de nombreuses années, nous allons continuer à investir dans le renforcement des capacités grâce à l'octroi de subventions pour financer des programmes et projets de renforcement des capacités à tous les niveaux à travers le continent. Deuxièmement, nous allons utiliser notre riche expérience pour identifier les problèmes de capacités et élaborer des stratégies spécifiques pour y remédier. Bien entendu, cela sera axé sur la demande et dans certains cas, initié par la Fondation sur base de nos principes de sélectivité et de hiérarchisation, en utilisant fréquemment une approche régionale et en se concentrant sur le traitement des contraintes de capacités les plus sévères pour maximiser l'efficacité et l'impact.
Troisièmement, nous allons également mettre l'accent sur le rassemblement des experts en renforcement des capacités de l'ensemble du secteur et l’établissement d’un « guichet unique » où les produits d’appui et de connaissances peuvent être consultés. Quatrièmement, nous allons travailler dur avec tous nos partenaires pour les aider à mobiliser les ressources supplémentaires dont ils ont besoin pour mettre en œuvre des programmes de renforcement des capacités. Enfin, nous allons travailler à la conception de nouveaux modèles innovants pour assurer la création, la conservation et l'utilisation des capacités existantes.
C’est un grand programme qui conduira l’ACBF dans de nouveaux domaines de travail. Mais cela nous permettra également d'utiliser au maximum les connaissances et les partenariats que nous avons accumulés en plus de 25 ans de travail efficace à travers notre continent. C’est un programme qui nous aidera bien longtemps à réaliser notre vision d'une Afrique capable de réaliser son propre développement et de transformer le potentiel de notre continent en une vie meilleure et en de plus grandes opportunités pour tous ses habitants.
