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Allocution du Professeur Emmanuel Nnadozie à la 36e réunion du Comité intergouvernemental du COMESA à Antanarivo, Madagascar, du 10 au 12 octobre 2016

Antananarivo
12 oct, 2016

Mesdames et Messieurs les délégués

L'importance de l'industrialisation pour le développement de l'Afrique n’est plus à démontrer. En effet, l'industrialisation figure sur le programme de développement de l'Afrique depuis le début des années 1980. La vision adoptée par le Plan d'action de Lagos prévoyait que l'Afrique réalisera son développement économique grâce à la coopération et l'intégration régionales et que le secteur industriel devait servir de catalyseur de la croissance. Près de 35 ans après, en dépit de quelques progrès réalisés, le développement industriel reste encore faible dans de nombreux pays africains. Cependant, le fait que l'Afrique accuse un retard en matière l'industrialisation lui permettra d’en avoir une meilleure compréhension et de disposer des moyens pour promouvoir un développement plus durable, en mettant l'accent sur les stratégies de croissance écologiques pour le continent.

Le faible commerce intra-régional, caractéristique  de la plupart des communautés économiques régionales africaines (CER) s’explique en partie par le faible niveau d'industrialisation de leurs économies. Evidemment, les possibilités de renforcer l'intégration régionale sont multipliées en cas de croissance de la valeur ajoutée manufacturière. L'édition 2016 du Rapport annuel de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) met l'accent sur « Le rôle de la technologie et de l'innovation dans le développement industriel inclusif et durable ». Permettez-moi de partager avec vous les 2 premiers messages clés du rapport que je trouve pertinent pour la cause qui réunit les délégués du COMESA aujourd'hui. Le rapport reconnaît que:

(1) Atteindre des niveaux avancés de développement industriel inclusif et durable exige non seulement des revenus croissants, mais aussi des efforts délibérés pour soutenir la croissance, promouvoir l'inclusion sociale et tendre vers une transformation structurelle plus écologique, tout en gérant les arbitrages entre ces buts.

(2) L’industrialisation, une force majeure du changement structurel, transfère des ressources des activités exigeantes en main-d'œuvre vers des activités à plus forte intensité de capital et de technologique. Elle restera cruciale pour la croissance future des pays en développement.

J’invite les délégués présents ici aujourd'hui à réfléchir sur ces 2 messages, à titre de principes directeurs de leurs délibérations. Bien que l’industrialisation soit un IMPERATIF CATEGORIQUE pour l'Afrique, un effort délibéré est nécessaire pour une transformation structurelle plus écologique.

Comment y parvenir ?

Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs

Bien qu’il n’existe pas de réponse facile à cette question, le rapport de l'ONUDI a fourni quelques éléments relatifs à la voie à suivre:

«La technologie et les biens d'équipement sont les principaux moteurs tant de la croissance de l’industrie manufacturière que de la croissance globale dans les pays développés et en développement.

Fait plus important encore,

« Les capacités technologiques sont renforcées par l’investissement dans le capital humain, les institutions, l'amélioration des systèmes d'innovation, et la modernisation des regroupements industriels et des chaînes de valeur mondiales».

Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs

C’est la raison pour laquelle la nouvelle stratégie de l'ACBF vise à disposer d’un peuple compétent et des institutions fortes pour transformer l'Afrique. En sa qualité d'institution de renforcement des capacités, la Fondation continuera à jouer son rôle de partenaire stratégique des pays africains, et en particulier des Etats membres de la COMESA, et des institutions régionales et panafricaines. Elle mettra un accent particulier sur le renforcement des capacités de transformation et de mise en œuvre, afin d’appuyer la réalisation des objectifs du plan décennal de l’Agenda 2063 et des ODD. Dorénavant et pour les 5 prochaines années, les activités de la Fondation tourneront autour de 4 axes stratégiques, à savoir:

Axe 1: Renforcer la prestation effective des priorités de développement du     continent.

Axe 2: Appuyer les pays en vue d’aboutir à des résultats de développement tangibles.

Axe 3: Renforcer les contributions du secteur privé et de la société civile au développement durable

Axe 4: Tirer parti des connaissances et de l'apprentissage pour atteindre une plus grande efficacité du développement.

L’ACBF atteindra ces objectifs en recourant à 5 voies de service,

  • Premièrement, l'ACBF offrira des services de mobilisation des ressources pour le développement des capacités en Afrique. Ces services comprendront les mécanismes de financement ne passant nécessairement pas par la Fondation.
  • Deuxièmement, l'ACBF prestera des services consultatifs en matière de développement des capacités. Ces services comprendront l’évaluation des besoins en capacités, l’élaboration des stratégies de renforcement des capacités et les interventions de renforcement des capacités. 
  • Troisièmement, l'ACBF continuera à promouvoir l'innovation en matière de développement des capacités, en investissant dans des initiatives innovantes et catalytiques de développement des capacités qui pourraient être mises à profit pour l'intensification des interventions à fort impact.
  • Quatrièmement, l'ACBF continuera à offrir des services de connaissances, à travers la publication du Rapport sur les capacités en Afrique. Ces services comprendront les stratégies pour améliorer l’application des recommandations politiques, ainsi que l’utilisation du centre d'information et des services d’aide aux utilisateurs.
  • Cinquièmement, l’ACBF continuera à investir dans des initiatives de développement des capacités qui appuieront la prise de décision fondée sur des données probantes, l'élaboration des politiques et le renforcement des capacités humaines et institutionnelles.

Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs

L'ACBF assure  la promotion du programme d'intégration régionale depuis sa création, en apportant du soutien à la Commission de l'Union africaine (CUA) et aux CER, et en finançant des études régulières sur les besoins des CER africaines en matière de capacités. Le rapport sur la dernière étude sera rendu public avant la fin de l'année 2016. Ces enquêtes ont permis de mieux comprendre les principaux défis auxquels sont confrontées les CER prises individuellement et les questions de coordination globale au niveau continental. Elles ont aussi formulé des recommandations pour relever ces défis.

En 2014, le thème du rapport phare de l'ACBF, à savoir le Rapport sur les capacités en Afrique (RICA) était « Les exigences de capacités pour l'intégration régionale en Afrique». Les principaux messages du rapport étaient les suivants:

Malgré les problèmes fondamentaux dans la conception du type d'intégration, il existe un large soutien pour l'intégration en Afrique. La réalité est que l'intégration régionale n'est pas un choix mais plutôt une nécessité pour l'Afrique. Pour maintenir ses performances économiques récentes, l'Afrique doit de toute urgence relever le défi concernant la création de plus grands marchés sous-régionaux, plus intégrés, et profondément ancrés dans l'économie mondiale.

Par conséquent, l'intégration régionale continue d'occuper une place centrale dans la quête du continent pour une transformation économique et un progrès socioéconomique durables. Ceci est d'autant plus vrai notamment en raison des nouvelles évolutions telles que l'agenda de développement post-2015, l'Agenda 2063 de l'Afrique et la puissance économique grandissante des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et les aspects plus classiques tels que les négociations des Accords de partenariats économiques (APE).

Des capacités critiques sont nécessaires pour la bonne gouvernance, le respect des droits humains, la stabilité politique, la paix et la sécurité; pour assurer une analyse et une gestion efficaces des politiques socioéconomiques; pour le renforcement et l'utilisation optimale des capacités humaines; pour le renforcement des capacités entrepreneuriales dans la gestion des secteurs public et privé; pour le renforcement et l'utilisation des capacités physiques; pour l'optimisation des ressources naturelles et la diversification des économies africaines, notamment dans les domaines de la transformation et de l'industrie; pour le renforcement des capacités relatives à la sécurité et à l'autosuffisance alimentaire; et enfin pour la mobilisation et l'allocation des ressources financières internes et externes. Les CER ont donc un rôle très important à jouer. Les expériences de l'UE, de l'ASEAN, de l'Accord de libre-échange nord-américain et d'autres CER pionnières ont démontré comment des regroupements géographiques peuvent créer les conditions d'une croissance et d'une prospérité partagées.

Pour l'instant, les capacités nécessaires pour mettre en œuvre la coopération et l'intégration régionales sont totalement insuffisantes. Les approches de renforcement des capacités précédemment adoptées n'ont pas produit les résultats escomptés pour permettre le développement des CER, compromettant ainsi leur capacité à atteindre leurs objectifs. Bien que signés, de nombreux protocoles ne sont pas mis en œuvre en raison des capacités inefficaces et inadéquates employées pour leur mise en œuvre. Dans certaines CER, des capacités existent, mais ne sont ni utilisées de manière optimale ni suffisamment entretenues.  Le rapport a formulé des recommandations qui font actuellement l’objet d’étude par les CER.

Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs

L’ACBF apporte du soutien à de nombreuses CER pour renforcer leurs capacités institutionnelles en vue de la coordination de la recherche, de l'analyse et de la formulation des politiques qui est une étape essentielle du processus d'intégration. A la date d'aujourd'hui, l'ACBF a investi près de 30 millions de dollars des Etats-Unis dans les initiatives de renforcement des capacités de la CUA et des CER africaines.

L’appui au Secrétariat de la COMESA s’élève à un montant total de 4,5 millions de $EU, au titre de subventions pour y soutenir la mise en place d'une unité de recherche et pour le développement des compétences et des aptitudes de ce même Secrétariat et des experts des Etats membres en matière d'analyse de politiques et de négociations commerciales.

L’appui initial à hauteur de 1,5 million $EU lui a donné un coup de pouce substantiel en termes d'équipement et de formation du personnel des divisions suivantes : commerce, douanes et monnaie, investissements et développement du secteur privé, TI et bibliothèque. La réalisation de ce projet a permis à la COMESA de fonctionner avec beaucoup plus d'efficacité. L'informatisation de la bibliothèque a produit un effet bénéfique au Secrétariat et aux Etats membres qui ont plus facilement accès aux informations importantes.

Forte des réalisations et des leçons apprises dans la mise en œuvre de l’intervention initiale, l’ACBF appuie actuellement la seconde phase du projet qui porte sur le thème suivant : « Le Renforcement des capacités du Secrétariat de la COMESA pour appuyer l'analyse et la recherche en matière de politiques économiques et commerciales». Une subvention d’un montant de 3.000.000 $EU (trois millions de dollars des Etats-Unis) a été approuvée par le Conseil d’administration de l'ACBF en décembre 2010 pour soutenir le projet.

Le projet a permis de renforcer les capacités du Secrétariat de la COMESA et des Etats membres en matière d'analyse et de recherche en politique économique et commerciale. Cette opération a encouragé la prise de décisions politiques fondée sur des données probantes par les organes directeurs de la COMESA. Elle a permis de renforcer les capacités institutionnelles du Secrétariat pour lancer, entreprendre et coordonner la recherche. Ce coup de pouce a abouti à la création du Forum de recherche de la COMESA qui rassemble les parties prenantes du gouvernement, du milieu universitaire, des think tanks et du secteur privé et sert de plate-forme d'examen et d’analyse de divers documents de recherche, de partage de connaissances et de délibération sur les questions empiriques relatives au commerce et aux préoccupations connexes, dans le cadre de l'intégration régionale. Le Forum contribue à l'élaboration des politiques des organes de la COMESA et à la réalisation de leurs interventions en matière d'intégration régionale et de développement commercial, en mobilisant diverses idées sur les voies et moyens de parvenir à une région plus intégrée, en vue d’améliorer la croissance économique et lutter contre la pauvreté en Afrique orientale et australe. Le premier forum de recherche annuel de la COMESA s’est tenu en 2015 et les organes directeurs ont recommandé son institutionnalisation. Le deuxième forum a eu lieu récemment en juin 2016. Il ne s’agit là que de quelques réalisations importantes dans le cadre de l'engagement de l'ACBF en faveur de la COMESA.

Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs

Comme vous le savez tous, l'Agenda 2063 de l'UA  est en cours de réalisation, à travers une approche de planification décennale. Comme on peut l'imager,  la réalisation d'un tel programme qui implique diverses parties prenantes aux niveaux national, régional et continental est assez difficile. La CUA a confié à l’ACBF la responsabilité de déterminer les besoins en capacités pour une mise en œuvre effective du premier plan décennal de l'Agenda 2063.

En réponse, l'ACBF a procédé à une évaluation des besoins en capacités et le projet de rapport fait ressortir quelques problèmes majeurs, à savoir: (i) une architecture institutionnelle continentale lourde et complexe; (ii) la non clarification des missions, la duplication des rôles, des fonctions et des activités; (iii) un cadre législatif inadéquat; (iv) des questions de gouvernance; (v) les financements inadéquats et la dépendance à l’égard des donateurs; (vi) l’insuffisance du capital humain pour toutes les CER; (vii) des compétences techniques inadéquates. Il s’agit notamment du manque de confiance; de proactivité; d’aptitude à résoudre des problèmes; d’orientation vers les résultats; des capacités d’établissement de partenariats; des capacités de négociation/persuasion; d’engagement envers les résultats du développement; forte et permanente demande d’énergie/engagement; manque de responsabilité (en ce qui concerne les résultats, manque d'efficacité). Le rapport a aussi mis en exergue des lacunes en matière de partage de connaissances et d’accès à l'information. L'étude a formulé d’importantes recommandations qui font actuellement l’objet d’examen par les parties prenantes. L’ACBF travaille actuellement en collaboration avec la CUA et les CER sur l’élaboration et la mise en œuvre des programmes tangibles de développement des capacités, en appui à la réalisation du plan décennal.

Dorénavant, l'ACBF peut tirer parti des initiatives en cours en matière de renforcement des capacités à la COMESA et apporter une assistance technique à cette institution, afin de l’aider à déterminer les besoins en capacités pour la mise en œuvre de sa politique industrielle, notamment sa politique relative aux PME, et à concevoir des interventions de renforcement des capacités pour répondre aux besoins de capacités déterminés.

L’ACBF se félicite de la coopération qu'elle entretient avec la CUA et les CER et nourrit l’espoir que cette collaboration s’exprimera à un niveau plus stratégique dans un proche avenir.

Merci de votre aimable attention

Ken Ofori Atta

Le partenariat entre le Ghana et l'ACBF est une formidable bénédiction pour nous et l'occasion pour le Ghana d'accueillir la 26e Session du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF est donc une chose qui nous tient à cœur.


Honorable Ken Ofori Atta, Ministre des Finances du Ghana et actuel Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF
Goodall Gondwe

L'Afrique a autant besoin de l'ACBF maintenant qu'au moment de sa création en 1991, et probablement plus.


Honorable Goodall Gondwe, ancien Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF et Ministre des Finances du Malawi
Lamin Momodou

À notre avis, les réalisations remarquables de l'ACBF au cours des 26 dernières années ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’un travail acharné, du dévouement, de l’engagement, d’un leadership déterminé, de l’appui des pays membres et d’un partenariat productif.


M. Lamin Momodou MANNEH, Directeur du Centre de service régional du PNUD pour l'Afrique
Erastus Mwencha

La reconnaissance de l'ACBF comme Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités inaugure une nouvelle ère de renforcement des capacités par l'ACBF qui nécessitera un niveau d'engagement politique et un soutien financier appropriés de la part de toutes les parties prenantes.


S.E. Erastus Mwencha, Président du Conseil d’administration de l'ACBF
Thomas Kwesi Quartey

L'ACBF a reçu le statut d'agence spécialisée en raison de son potentiel de transformation de l'Afrique par le renforcement des capacités.


S.E. Thomas Kwesi Quartey, vice-président de la Commission de l'UA
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