Le Sixième Sommet des think tanks africains, réunissant des institutions privées et des instituts publics chargés de la recherche et de la planification nationales, a débuté mercredi à Nairobi. Il a lancé un appel aux partis politiques africains pour élaborer des politiques à long terme et mettre en place des institutions publiques solides.
Le sommet, organisé par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) en partenariat avec le gouvernement du Kenya et l'Institut kényan pour la recherche et l'analyse des politiques publiques (KIPPRA), vise à remédier aux faiblesses de la mise en œuvre des politiques publiques et identifier les opportunités qui se présentent aux think tanks pour produire des politiques bien élaborées.
Les experts, provenant des institutions de développement, des banques de développement et des instituts de recherche sur les politiques se réunissent à Nairobi pour débattre des principaux défis auxquels sont confrontés les pays africains dans la mise en œuvre de leurs politiques.
Selon Lamin Momodou Manneh, Directeur du Centre régional de services pour l'Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les politiques élaborées en Afrique par les agences gouvernementales respectives deviennent généralement obsolètes à cause d’une planification médiocre.
M. Manneh a regretté que la plupart des gouvernements dépendent des avis de sociétés de conseil en gestion internationale au lieu d’investir dans des think tanks nationaux pour enrichir la planification des gouvernements nationaux.
Il a ajouté que la plupart des pays n’avaient pas non plus de mécanismes de planification, de suivi et d’évaluation qui devaient également être adaptés aux politiques pour produire efficacement les résultats souhaités.
Le professeur Kevin Chika Urama, directeur principal à l'Institut africain de développement, un organe du groupe de la Banque africaine de développement, a déclaré que la plupart des think tanks et universités africains affichent de faibles performances dans les classements internationaux. Selon Urama, des recherches menées par le Programme de la société civile à l'Université de Pennsylvanie ont estimé que 60% des think tanks en Afrique risquaient de disparaître faute de financement et de fuite des cerveaux.
Le professeur Urama a déclaré qu’il était regrettable que 14 millions d’étudiants dans l’enseignement supérieur représentent 6,4% des effectifs mondiaux dans l’enseignement supérieur alors que la part de l’Afrique dans le financement de la recherche représente moins de 1% des dépenses publiques consacrées à l’économie nationale.
Il a cependant conclu en affirmant que le Groupe de la Banque africaine de développement continuerait à renforcer l'Institut africain de développement (ADI), dans le but de renforcer davantage l'efficacité du renforcement des capacités sur le continent. L’ADI travaillera de concert avec l’ACBF, les think tanks et les universités pour mener à bien ce programme.