« Les 28 années d'expérience de l'ACBF en tant que première organisation de renforcement des capacités du continent, qui lui a valu en 2017 le statut d'institution spécialisée de l'Union africaine en renforcement des capacités sur le continent, peuvent aider l'Afrique du Sud à trouver des moyens innovants de relever les défis du secteur de l'éducation », a déclaré le Secrétaire exécutif Emmanuel Nnadozie.
S'exprimant le 7 février à la Business School de l'Université de Stellenbosch en tant que premier cadre en résidence, le professeur Nnadozie a déclaré que la promesse de l'éducation n'était pas tenue en Afrique, y compris en Afrique du Sud.
Il a identifié certains des problèmes clés de l’éducation en Afrique tels que la prolifération des universités, qui a multiplié le nombre d’universités, mais paradoxalement la recherche demeure stagnante.
En 1960, il y avait moins de 200 universités sur l'ensemble du continent, alors qu’aujourd’hui il en existe près de 2 000. En conséquence, il y a eu une explosion d'universités privées, nombre d'entre elles manquant de reconnaissance internationale et, bien que leur existence ait conduit à des connaissances, l'acquisition des compétences y est limitée, parallèlement à une scolarisation excessive et à un apprentissage insuffisant.
Selon le professeur Nnadozie, les autres problèmes clés de l’éducation en Afrique sont le déséquilibre de la scolarisation dans les arts, les sciences humaines et sociales (représentant 75% des inscriptions), la provincialisation des universités, la rareté des fonds et la persistance du « syndrome de la tour d’ivoire ».
S'exprimant sur le thème de l’Éducation et le renforcement des capacités pour l’Afrique du Sud et le continent africain, le professeur Nnadozie a déclaré que l'éducation était un facteur déterminant de la croissance économique, de l'emploi et des revenus, et donc du développement économique.
S'adressant plus particulièrement à l'Afrique du Sud, le professeur Nnadozie a déclaré que l'amélioration continue et l'investissement dans l'éducation étaient essentiels pour progresser. Cependant, il a averti : « L’éducation, particulièrement celle fournie par les établissements d’enseignement supérieur, n’est pas la solution miracle à tous les problèmes de l’Afrique du Sud ».
Selon le plan de développement national de l'Afrique du Sud, autrement appelé « Vision 2030 », le pays espère faire passer la pauvreté de 39% à zéro et réduire les inégalités de 0,7 à 0,6 au coefficient de Gini d'ici 2030. Le pays espère également devenir un pays socialement et économiquement inclusif au cours de la prochaine décennie.
C’est là que les 28 années d’expérience de l’ACBF peuvent aider l’Afrique du Sud à trouver des moyens novateurs de relever les défis du secteur de l’éducation. Comme le dit le professeur Nnadozie: « Les leçons apprises par l'ACBF en matière d'éducation ont montré que le renforcement des capacités est un processus à long terme qui nécessite un suivi continu. Les capacités ont été principalement renforcées dans la formulation et l'analyse de politiques, mais les capacités de mise en œuvre restent un défi même dans le secteur de l'éducation.
L'absence d'une approche systématique d'utilisation et de maintien des capacités renforcées est une autre contrainte. Même lorsque des initiatives de renforcement des compétences sont en place, il est important d’élaborer des politiques de rétention et d’utilisation des capacités.»
Il a ajouté que les compétences techniques essentielles étaient des capacités essentielles pour la transformation socio-économique de l’Afrique. « Le stock de diplômés est fortement orienté vers les sciences humaines et sociales, représentant plus de 75% des étudiants inscrits dans les universités ». Le Secrétaire exécutif veut voir cela changer, et vite!
En conclusion, le professeur Nnadozie a laissé à son auditoire quelques messages et recommandations clés : « L'éducation représente un facteur déterminant du développement économique et l'Afrique du Sud a bien fait de placer l'éducation au cœur de sa vision 2030.
Si certaines améliorations ont été constatées dans le système éducatif sud-africain, des problèmes tels que la faiblesse des capacités institutionnelles ont entraîné peu de progrès dans la mise en œuvre du Plan d'action pour l'éducation, qui expire en 2019, en particulier dans les provinces.
Comme dans la plupart des pays africains, l’Afrique du Sud a mis en place un certain nombre d'initiatives de renforcement des compétences mais ne répond souvent pas suffisamment aux besoins de l'économie, ce qui crée le chômage. »
Le SE a donc recommandé à l'Afrique du Sud d'évaluer son « Plan d'action à l'horizon 2019 : vers la réalisation de la scolarisation 2030 » en utilisant les leçons émergentes pour orienter les stratégies permettant de relever efficacement les défis de l'éducation concernant les résultats d'apprentissage médiocres, l’accès insuffisant aux matériaux d’enseignement et d’apprentissage de qualité et la mauvaise gestion des classes.
Le pays devrait également examiner les besoins de l’économie par rapport à ce que produisent les universités locales, en veillant à ce qu’il y ait un équilibre entre les compétences techniques et les compétences en sciences sociales essentielles pour appuyer la vision à long terme du pays en matière de croissance économique et de réduction des inégalités.