Home | Media | News | Les jeunes africains doivent se prendre en charge, mais les gouvernements doivent éliminer les barrières devant eux

Les jeunes africains doivent se prendre en charge, mais les gouvernements doivent éliminer les barrières devant eux

Accra
Ghana
12 avr, 2018

12 avril 2018, Accra - L'agriculture, déjà le plus grand employeur de l'Afrique, pourrait être un important moyen immédiat de catalyser la croissance économique et l'emploi pour les jeunes si les gouvernements africains éliminent les barrières qui retiennent les futurs agriculteurs du continent, selon le Dr Assefa Admassie, le Directeur exécutif de l'Association économique éthiopienne (AEE) et sa section de recherche, de formation et de publication, l'Ethiopian Policy Research Institute (EEPRI).

« L'agriculture doit passer d'une occupation de dernier recours et de faible productivité à un dynamisme technique et des opportunités reconnues : les affaires », a déclaré le Dr Admassie lors de la présentation initiale à la 4e séance plénière du 5e Sommet des Think tanks africains à Accra, au Ghana.

Le thème de la 4e plénière était : « Lutter contre le chômage des jeunes en Afrique : le rôle de l'entrepreneuriat et des entreprises agricoles ».

Selon les statistiques publiées, non seulement la population jeune de l'Afrique augmente, mais elle devient aussi plus instruite. Par exemple, plus de 59% des jeunes âgés de 20 à 24 ans auront suivi des études secondaires d'ici à 2030, contre seulement 42% en 2015. Mais l'éducation n'offre pas de meilleures opportunités d'emploi pour les jeunes.

C’est pourquoi, l'attention des politiques s'est maintenant déplacée vers le potentiel pour les jeunes de créer leur propre emploi.

Fait intéressant en Afrique subsaharienne, l'agriculture constitue toujours la principale source d'emplois pour l'ensemble de la population. Pourtant, l'âge moyen actuel des agriculteurs est de plus de 60 ans. « Alors, la question est : qui va nourrir le monde dans l’avenir ? », a demandé le Dr Admassie.

Malheureusement, la jeunesse africaine a tendance à percevoir l'agriculture comme une occupation réservée aux personnes âgées, analphabètes, et aux personnes vivant dans les zones rurales. Pourtant, les entreprises agroalimentaires peuvent fournir des opportunités d'emploi qui peuvent sortir les jeunes de la pauvreté. « Il y a de grandes opportunités pour l'entrepreneuriat tout au long de la chaîne de valeur agricole », a déclaré le Dr Admassie.

Mais pour que l'esprit d'entreprise ait un fort impact sur l'économie africaine, « Les gouvernements doivent s'attaquer à certains des problèmes qui entravent les progrès, tels que le manque de fonds, le manque d’un mentorat adéquat, un environnement réglementaire médiocre, des compétences techniques médiocres et le manque de marché », a-t-il dit.

« Alors, créer des opportunités d'affaires pour l'entrepreneuriat et l'agro-industrie et d'autres activités sera critique pour la transformation agricole et l'emploi des jeunes en Afrique », a déclaré Admassie, tout en ajoutant : « La jeunesse africaine devra se prendre en charge, mais il est impératif d'éliminer les barrières qui se dressent devant les futurs agriculteurs de notre monde. »

Selon lui, « Si l'Afrique ne parvient pas à créer suffisamment d'opportunités d'emploi pour sa population de jeunes, celle-ci pourrait représenter un risque et une menace significatifs pour la cohésion sociale et la stabilité politique. La question est donc de savoir ce qui doit être fait pour éliminer les obstacles auxquels les jeunes Africains font face et les aider à réaliser leur plein potentiel entrepreneurial dans tous les secteurs de l'économie. »  La réponse du Dr Admassie était en éventail : « Le chômage des jeunes a des conséquences économiques, sociales et politiques de grande portée pour les pays africains », a-t-il déclaré. « Et il ne se prête pas à des solutions simples. Par conséquent, les programmes et les politiques d’appui à l'entrepreneuriat doivent être l'une des stratégies centrales pour l'emploi des jeunes en Afrique. »

« En outre, les possibilités d'emploi dans les entreprises agricoles pour les jeunes, a déclaré le Dr Admassie, peuvent prendre différentes formes : fournir des intrants, exploiter les innovations dans les technologies agricoles, en particulier dans les TIC, dans les marchés des produits de base ainsi que dans la transformation, le transport, la commercialisation et la vente au détail le long de la chaîne de valeur agricole. »

La majorité (55%) des jeunes entrepreneurs en Afrique opèrent déjà dans le commerce de détail, l'hôtellerie et la restauration. Mais, comme l'a montré le Dr Admassie, l'agriculture est le deuxième secteur populaire avec 10% des entrepreneurs. Il pense donc qu'avec un soutien adéquat des gouvernements africains, beaucoup plus de jeunes pourraient être dirigés vers l'agriculture en tant qu'entrepreneurs.

« L'alternative est trop négative pour être envisagée. Le nombre de jeunes en Afrique augmente rapidement alors que les populations dans la plupart des régions du monde vieillissent », a expliqué le Dr Admassie. « En 2012, sur les 10 pays ayant la plus grande part de la population jeune par rapport à leur population totale, 5 étaient en Afrique subsaharienne. »

Selon les projections, la population de jeunes en Afrique continuera de croître, ayant plus que doublé par rapport à son niveau de 2010 d'ici 2050. L'inquiétude est que le taux de chômage des jeunes du continent est 3,5 fois plus élevé que le taux de chômage des adultes.

Pire, plus de 70% des jeunes chômeurs vivent dans les zones rurales, et les jeunes femmes sont confrontées à des défis particulièrement importants. « La probabilité que la majorité de la jeunesse africaine soit absorbée dans l'économie formelle est presque inexistante. Ainsi, beaucoup se retrouvent sous-employés dans les emplois informels à faible productivité et à bas salaire », a déclaré le Dr Admassie.

« Les jeunes en Afrique ont non seulement besoin d'emplois, mais ils peuvent aussi les créer », a-t-il poursuivi.

« Beaucoup de jeunes en Afrique sont poussés vers l'auto-emploi ou l'entrepreneuriat. En d'autres termes, l'entrepreneuriat est devenu une voie essentielle pour créer des emplois pour les jeunes en Afrique. Heureusement, 22% de la population en âge de travailler en Afrique créent de nouvelles entreprises, ce qui est le taux le plus élevé de toutes les régions du monde. C'est pourquoi les gouvernements africains doivent intervenir et offrir aux entrepreneurs jeunes tout le soutien nécessaire pour survivre, afin que l'explosion de la jeunesse africaine puisse devenir une bénédiction plutôt qu'une malédiction.

 

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Tsitsi Chakonza

Cellule de Communication, RSPD, 
La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique
Harare, Zimbabwe
+263-4 304663, 304622, 332002, 332014 ; poste : 273
Email : T.Chakonza@acbf-pact.org

À propos de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF)

La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) est l’agence spécialisée de l'Union africaine en matière de renforcement des capacités.

Après avoir lancé et coordonné efficacement des programmes de renforcement des capacités d'une valeur de plus de 700 millions de dollars américains dans 45 pays et 8 communautés économiques régionales (CER) en Afrique depuis 1991, l’ACBF a rassemblé l'expérience requise qui en fait l'institution incontournable en matière des connaissances spécialisées et de ressources humaines pour conseiller et appuyer les pays africains, les CER et les institutions sur des mesures décisives à prendre pour développer de toute urgence les compétences pratiques nécessaires pour la transformation économique du continent.

Les preuves provenant de notre travail de pointe (constitué des centaines de publications en matière de connaissances) et du travail de plusieurs partenaires montrent que les efforts de développement de l'Afrique sont entravés par de graves déficits de capacités se présentant souvent sous la forme de pénuries de compétences critiques, de déficits de leadership, d'entraves dues aux mentalités et aux institutions faibles. La pénurie de compétences pratiques sur le continent est importante dans des domaines clés tels que la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM) et l'agriculture.

À l’ACBF, nous continuerons à utiliser notre expérience inégalée dans la gestion des mécanismes financiers pour le développement, notre vaste expérience en collecte des connaissances grâce à la combinaison de compétences exceptionnelles de notre personnel de base ainsi qu'à nos solides partenariats et réseaux stratégiques pour aider les pays et les institutions à identifier leurs besoins en capacités, les conseiller sur la façon de pallier à ces faiblesses de capacités et trouver les connaissances et ressources nécessaires pour développer les ressources de capacité requises, les utiliser efficacement et les conserver en vue d’atteindre leurs objectifs de développement à court et à long terme.

Notre vision est celle d’une Afrique capable de réaliser son propre développement.

Soutenez ce travail crucial

Tirer parti de vos efforts pour la transformation de l'Afrique, ou

Devenez notre Partenaire en écrivant à :

B.Kone@acbf-pact.org (pour nous appuyer avec des ressources pour le renforcement des capacités en Afrique)

           

Ken Ofori Atta

Le partenariat entre le Ghana et l'ACBF est une formidable bénédiction pour nous et l'occasion pour le Ghana d'accueillir la 26e Session du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF est donc une chose qui nous tient à cœur.


Honorable Ken Ofori Atta, Ministre des Finances du Ghana et actuel Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF
Goodall Gondwe

L'Afrique a autant besoin de l'ACBF maintenant qu'au moment de sa création en 1991, et probablement plus.


Honorable Goodall Gondwe, ancien Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF et Ministre des Finances du Malawi
Lamin Momodou

À notre avis, les réalisations remarquables de l'ACBF au cours des 26 dernières années ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’un travail acharné, du dévouement, de l’engagement, d’un leadership déterminé, de l’appui des pays membres et d’un partenariat productif.


M. Lamin Momodou MANNEH, Directeur du Centre de service régional du PNUD pour l'Afrique
Erastus Mwencha

La reconnaissance de l'ACBF comme Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités inaugure une nouvelle ère de renforcement des capacités par l'ACBF qui nécessitera un niveau d'engagement politique et un soutien financier appropriés de la part de toutes les parties prenantes.


S.E. Erastus Mwencha, Président du Conseil d’administration de l'ACBF
Thomas Kwesi Quartey

L'ACBF a reçu le statut d'agence spécialisée en raison de son potentiel de transformation de l'Afrique par le renforcement des capacités.


S.E. Thomas Kwesi Quartey, vice-président de la Commission de l'UA
1
2
3
4
5
X