Depuis le 26 août 2017, de nouveaux paquets de cigarettes sont visibles sur les marchés du Sénégal avec en plus des messages écrits mettant en garde contre les dangers du tabac, des images de personnes souffrant de différentes affections liées à l’usage du tabac. Ces images chocs vont au-delà des messages de sensibilisation que les autorités sénégalaises n’ont cessé de marteler depuis quelques temps pour présenter de façon concrète aux populations sénégalaises, les images de personnes dont la santé est menacée par le tabac.
Cette nouvelle mesure mise en œuvre par le Sénégal est une recommandation de la Convention Cadre de l’OMS pour la Lutte Antitabac (CCLAT) qui demande en son article 11 que les Etats adoptent et appliquent des mesures efficaces pour faire en sorte d’interdire les conditionnements et étiquetages trompeurs, de garantir que les conditionnements de produits du tabac portent des mises en garde sanitaires et des messages de grandes dimensions décrivant les effets nocifs de la consommation de tabac, de veiller à ce que ces mises en garde et messages couvrent 50 % ou plus des faces principales mais pas moins de 30 %, à ce qu’elles apparaissent dans la ou les langues principales de l’Etat. Les Directives pour l'application de l'article 11 ont été adoptées par la Conférence des Parties à la CCLAT à sa troisième session.
Ces dispositions ont été reprises dans la Loi n°2014-14 du 28 mars 2014 relative à la fabrication, au conditionnement, à l'étiquetage, à la vente et à l'usage du tabac, dont le Décret d’application a été signé le 26 juillet 2016. Ces deux textes ont été complétés par l’Arrêté 18415 du 08 décembre 2016 fixant la liste des mises en garde sanitaires, les modalités d’apposition et de renouvellement sur le conditionnement du tabac et des produits du tabac. La date butoir du 26 août 2017 avait été fixée aux industries du tabac pour se conformer à la réglementation et la communauté de lutte antitabac toute entière se félicite de l’effectivité de ladite mesure.
Entre 1965 où les premiers avertissements sanitaires ont été requis sur les emballages de cigarettes aux Etats-Unis et aujourd’hui, il y a eu beaucoup de progrès et les avertissements sanitaires en image sont reconnus à présent comme une bonne pratique pour la sensibilisation sur les méfaits du tabac car selon un adage bien connu une image vaut mille mots.
Le Sénégal est le 7e pays africain à adopter les avertissements sanitaires en image après l’Île Maurice, Madagascar, Namibie, Seychelles, le Tchad et le Kenya. Au Sénégal ; ces avertissements couvrent 70% des faces principales des emballages des produits du tabac.
Le Sénégal enregistre des avancées majeures dans la lutte que les autorités gouvernementales et la Société civile ont engagée contre le fléau du tabagisme. En dehors des avertissements sanitaires graphiques, le Sénégal a également commencé la mise en œuvre de l’interdiction de fumer dans les lieux publics ou ouverts au public ou à usage collectif, de travail et les moyens de transport public. Cette mesure est également effective et les signalétiques matérialisant cette interdiction ont été produites conjointement par le Programme National de Lutte contre le Tabac (PNLT) et les organisations de la Société civile parmi lesquelles la Ligue Sénégalaise contre le Tabac (LISTAB).
La Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) se réjouit de ces progrès enregistrés au Sénégal et continuera à apporter son soutien tant au Gouvernement qu’à la Société Civile. En effet, grâce à la subvention mise à disposition par la Fondation Bill et Melinda Gates pour faire avancer les politiques de lutte antitabac en Afrique, l’ACBF supporte 2 projets au Sénégal. Le premier mis en œuvre par le PNLT vise à soutenir le gouvernement du Sénégal dans la mise en œuvre de la loi antitabac afin de réduire la prévalence de la consommation de tabac. Les objectifs spécifiques de ce projet sont :
(1) Assurer une meilleure coordination des activités de lutte contre le tabagisme au Sénégal;
(2) Créer un environnement propice pour la mise en œuvre de la loi antitabac;
(3) Appuyer la mise en œuvre des dispositions phares de la loi antitabac.
Le second projet quant à lui s’inscrit en droite ligne du Pilier n°3 de la Stratégie 2017-2023 de l’ACBF qui vise à améliorer les contributions du secteur privé et de la société civile au développement durable. Ce projet a pour but de renforcer les capacités individuelles et institutionnelles de la LISTAB afin d’en faire un partenaire fiable pour le gouvernement dans la mise en œuvre des politiques de lutte antitabac.
Beaucoup reste à faire si l’on veut réduire la prévalence du tabagisme pour une meilleure prévention et un meilleur contrôle des maladies non-transmissibles dues au tabac tant au Sénégal que dans la région Africaine. C’est le but que l’ACBF s’est fixé et elle continuera à travailler aux côtés des autres partenaires et de l’Organisation Mondiale de la Santé pour une mise en œuvre effective de la CCLAT dans la région Africaine.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Roger Atindehou, Ph.D.
Directeur, Département des Operations, p.i
Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique
Email : r.atindehou@acbf-pact.org
ou
Abel Akara Ticha
Chargé principal de la communication
La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique
Email : A.Ticha@acbf-pact.org