Le Rwanda a été cité parmi les pays africains qui ont bien utilisé les dons de la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) au cours de la dernière décennie, avec des résultats impressionnants pour le prouver.
S'exprimant le lundi 19 mai à Kigali, au Rwanda, le Prof Emmanuel Nnadozie, Secrétaire exécutif de l’ACBF a déclaré ceci : « Etant donné que l'un des principaux défis en matière de financement du renforcement des capacités et de recherche dans le domaine des politiques demeure l'évaluation de l'impact, le Rwanda a été en mesure de prouver que les résultats des projets financés peuvent être tangibles».
Le Prof Nnadozie a fait ces remarques lors d'une escale dans les bureaux du « National Capacity Building Secretariat (NCBS) » (Secrétariat national du renforcement des capacités) à Kigali où le point lui a été fait sur les réalisations de l'organisme gouvernemental chargé du renforcement des capacités grâce aux dons reçus de l'ACBF et qui se chiffrent à 10,8 millions de dollars.
Le Secrétaire exécutif de l'ACBF a souligné que le Rwanda est un exemple de réussite du travail de la Fondation, et a ajouté que l’on devrait référer à ce pays ceux qui se posent des questions sur le travail de l'ACBF, afin que ces derniers voient les résultats par eux-mêmes.
« Tout le monde connaît le Rwanda et ses meilleures pratiques et aujourd'hui, je vois encore une autre meilleure pratique. Je tiens à vous féliciter pour l'excellent travail que vous accomplissez au Rwanda en vue de transformer le secteur public par le renforcement des capacités ", a-t-il observé.
Il a noté que, pour que le Rwanda et d'autres pays africains atteignent leurs objectifs de développement, il est nécessaire que les secteurs public et privé soient les véhicules de développement et travaillent dur, mais dans une approche où le secteur privé joue le rôle de premier plan.
« Par le passé, les pays africains avaient la perception selon laquelle il incombait au secteur public de tout faire. Certes, l'État a un rôle fondamental à jouer, mais il ne peut pas tout faire »,
« Nous avons appris que si on veut améliorer la santé de la population, il faut avoir des niveaux élevés de croissance, créer des emplois qui permettront de réduire la pauvreté de manière durable et améliorer le bien-être des populations. Le secteur privé doit jouer son rôle, autant que le secteur public», a relevé le Prof. Nnadozie.
Il a souligné que le cercle vicieux de développement montre que lorsque la pauvreté sévit, les gens n’ont pas les ressources pour renforcer leurs capacités, et du fait qu'ils ne peuvent pas améliorer l’économie, leurs revenus restent statiques, et le cycle de la pauvreté se poursuit.
« C'est à ce niveau que le secteur public intervient pour dire que nous devons aider le secteur privé à briser ces barrières, d'où les plates-formes que nous avons mises en place. Les gouvernements ne sont pas contre le secteur privé, mais ils interviennent pour que ce secteur soit bien organisé », a-t-il ajouté.
L’ACBF finance le renforcement des capacités au Rwanda depuis 2001 quand elle est intervenue pour aider le pays à faire face à ses problèmes aigus en matière de capacités, à la fois dans les secteurs public et privé, à la suite du génocide de 1994.
Le financement de l'ACBF au Rwanda a été développé à travers différentes institutions qui ont été restructurées pour donner naissance à l’actuel NCBS. Mais en dépit des réformes institutionnelles entreprises avec le temps, l'ACBF est demeurée un partenaire proche.
Actuellement le NCBS jouit des avantages d’un cadre institutionnel plus solide, y compris un positionnement stratégique (il est placé sous la tutelle du « MINECOFIN »). Il possède une équipe dirigeante de haut niveau et a augmenté son personnel (son pool de talents s’est accru). Il possède une masse de connaissances qui fait du Rwanda un point de référence pour les leçons et les exemples de réussite en renforcement des capacités.
L'ACBF a contribué de manière positive et significative à soutenir l’ensemble du secteur public et l’agenda du renforcement des capacités au Rwanda.
Selon Antonia Mutoro, la Secrétaire exécutive du NCBS, les dons ont été orientés vers le renforcement des capacités des institutions de formation locales pour fournir, sur le long terme et de manière continue, une formation professionnelle aux secteurs public et privé de l'économie du Rwanda.
«Le soutien de l'ACBF était venu à point nommé dans la mesure où il est arrivé à un moment où le Rwanda passait de la période post-conflit à une période de stabilité et de développement, et donc avait besoin du soutien des partenaires au développement pour renforcer ses capacités humaines », a déclaré Mutoro.
Depuis qu'il a été nommé à ce poste en décembre 2013, le Prof. Nnadozie s’est lancé dans un programme ambitieux visant à renforcer les activités de l’ACBF, mais il s'empresse d'ajouter que 2013 a été une année difficile pour la Fondation en termes de financement, mais que la situation s'améliore et que davantage de bailleurs de fonds sont disposés à soutenir la Fondation.
« Nous avons replacé le renforcement des capacités tout à fait au centre de toutes choses, parce que nous croyons que le renforcement des capacités est encore d’actualité. Il est au centre du développement de l’Afrique, nous ne pouvons pas passer outre »
«Étant donné que l’ACBF est leader en renforcement des capacités, nous devons continuer à faire ce que nous avons toujours fait et bien fait », a souligné le Prof Nnadozie.
Il a dit que l'ACBF et ses partenaires devront changer leur façon de faire les choses de manière à être en phase avec les exigences des bailleurs de fonds. Ceci signifie que pour aller de l’avant, l'ACBF et ses partenaires doivent être tournés vers les résultats.
«Nous devons nous assurer que nous atteignons les résultats. Et ceux-ci doivent être montrés parce qu’ils constituent la seule base sur laquelle on peut justifier l'utilisation des fonds publics dans le travail de développement » a-t-il ajouté.
Le Prof Nnadozie a déclaré que la nature du travail dans lequel sont impliqués les organisations poursuivant les mêmes buts que l’ACBF et le secteur privé est telle qu’il est difficile de montrer les résultats, d'où la nécessité pour de tels bénéficiaires de travailler encore plus pour prouver leur valeur.
Antonia Mutoro, la Secrétaire exécutive du NCBS, a souligné que son institution et l'ACBF discutent des moyens d’assurer la durabilité de manière que son organisme puisse fonctionner à l'avenir sans dépendre des financements externes.
Le financement qui a commencé en 2000 est arrivé à son terme en 2011, mais l'ACBF et le NCBS collaborent toujours sur un ensemble de domaines clés pour consolider les acquis du précédent financement. Les deux organisations continuent de discuter sur différents domaines de coopération.
«Nous discutons sur plus d'engagements et compte tenu de nos discussions mutuelles aujourd’hui, nous avons bon espoir que nous allons trouver de nouveaux domaines de coopération », a déclaré Mutoro.
Fondée en 1991, l'ACBF a pour mission de renforcer durablement les capacités humaines et institutionnelles en vue d’une croissance, de la réduction de la pauvreté et de la transformation économique en Afrique, toutes durables. Le but ultime est d'améliorer la vie et les perspectives des personnes à travers tout le continent africain.
L’ACBF soutient le renforcement des capacités en Afrique par des dons, le partage des connaissances et l'assistance technique aux pays et aux organisations régionales et sous-régionales.
L'approche de l'ACBF vis-à-vis du renforcement des capacités est axée sur la recherche des solutions aux besoins et aux lacunes en matière de capacités aussi bien que sur les stratégies d’appropriation des interventions par les parties prenantes.Cette approche est également axée sur la recherche de la durabilité des projets et des programmes et de la synergie des interventions avec d'autres institutions qui financent le développement.