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Allocution du Professeur Emmanuel Nnadozie au 36e Conseil des Ministres à Antananarivo, Madagascar, du 10 au 12 Octobre 2016

Antananarivo
12 oct, 2016

Messieurs les Ministres,

M. le Secrétaire général

Mesdames et Messieurs les délégués

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi d'exprimer la gratitude à la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) pour l'occasion qu’elle me donne de l’adresser à cette auguste assemblée qu’est le Conseil des ministres du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA). Ma présence ici est le témoignage de l'importance accordée au renforcement des capacités par les Etats membres de la COMESA et son Secrétariat

Le thème du sommet de cette année, à savoir, « Industrialisation inclusive et durable» n’est pas seulement la preuve des progrès déjà réalisés dans la région de la COMESA – avancées qui ont permis à la région de lutter efficacement contre la pauvreté et de s’installer sur la voie du développement durable - mais aussi l’affirmation de la ferme détermination de la région à consolider et à diversifier son économie.

Messieurs les Ministres, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs,

 Selon l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel, « industrialisation inclusive et durable signifie que (1) Chaque pays atteint un niveau plus élevé d'industrialisation de son économie, et tire profit de la mondialisation des marchés de biens et services industriels; (2) Personne n'est exclus des avantages générés par la croissance industrielle, et la prospérité est partagée entre les hommes et les femmes dans tous les pays; (3) Une croissance économique et sociale plus vaste est soutenue dans un cadre durable et respectueux de l'environnement; et (4) Les connaissances et ressources uniques de tous les acteurs de développement concernés sont agrégées afin d'optimiser l'impact du développement de l’industrialisation.[1] »

La bonne nouvelle est que nous comprenons tous l'importance et la pertinence de l'industrialisation inclusive et durable. Notre Agenda continental 2063 met en évidence la nécessité de mettre en œuvre des stratégies continentales pour l'industrialisation en Afrique, notamment, le plan d'action de l'Union africaine pour le développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA), les initiatives visant à développer l'agro-industrie, les petites et moyennes entreprises et le secteur privé, les chaînes de valeur régionales, les économies écologiques et le programme de productivité pour l'Afrique. En outre, l'Agenda 2030 pour lequel nous sommes également engagés, met en évidence la nécessité de promouvoir l'industrialisation inclusive et durable dans le cadre de son 9e objectif, et la COMESA a aussi lancé une politique régionale d'industrialisation en 2015. Cette politique vise aussi l’augmentation de la valeur ajouté des produits de base et les compétences fondées sur l’industrialisation.

 Messieurs les Ministres,  Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs,

Pour un processus d'industrialisation efficace, il faudra qu'un certain nombre de problèmes soient résolus. Ces problèmes ont fait l’objet d’un profond débat lors de ce sommet. Il s’agit entre autres, de la contribution décroissante de l'industrialisation au produit intérieur brut (PIB) dans plusieurs de nos pays, des questions urgentes en matière de changement climatique, enfin, du faible taux d'utilisation des capacités de production et de gestion qui, à mon avis - et sans surprise, j’espère – est le principal chaînon manquant dans la réalisation de l'industrialisation inclusive. En l’absence des capacités humaines, institutionnelles et sociétales adéquates, nos véritables efforts en vue de la promotion du développement industriel seront vains. En effet, les capacités doivent être développées ou renforcées pour la conception, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des politiques et stratégies industrielles contextualisées. Toutes aussi importantes sont les capacités entrepreneuriales et d'innovation, pour appuyer les efforts d'industrialisation en cours.

 Messieurs les Ministres,  Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs,

L’autre entrave à l'industrialisation inclusive en Afrique est la faible intégration régionale. L'intégration est d’une importance capitale, dans la mesure où elle donne à l'Afrique l’occasion de procéder à des échanges d’idées, de la technologie, des compétences. Fait plus important encore, elle sert de marché pour le développement économique de la région en particulier  et du continent en général. L'intégration régionale est la «voiture spéciale» qui relie l'Afrique à son marché, dans le continent et au-delà. Une analyse des tendances passées montre que, bien qu’en augmentation, le commerce intra-régional reste faible en Afrique par rapport à d'autres régions du monde. A  14%[2] en 2014, le commerce intra-régional en Afrique est beaucoup plus faible que les 60% enregistrés en Europe, 40% en Amérique du Nord, et 30% en Asie. Toutefois, il est encourageant de constater que ces derniers temps, plus de 60%[3] des exportations de produits manufacturés de l'Afrique sont absorbés par le continent (la COMESA en étant un contributeur de taille) contre 12% seulement, absorbés par le reste du monde. Ce déséquilibre en faveur de l’Afrique dénote des capacités du continent à stimuler sa croissance.

 Messieurs les Ministres,  Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs,

Compte tenu de ces paramètres, les Etats membres de la COMESA doivent mener une réflexion stratégique sur son important rôle d'intégration régionale dans le développement de l’Afrique. Les Communautés économiques régionales (CER) comme la COMESA, ont toujours été au cœur des programmes de transformation de l'Afrique.  Cette année, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) a bouclé le tome 2 de son étude sur les besoins en capacités des communautés économiques régionales africaines (CER). Cette étude réévalue les besoins en capacités des huit CER, y compris la COMESA. L'étude détermine les principaux besoins de la COMESA en matière de capacités qui nécessitent d’urgence une attention. Ces besoins ont trait à la planification stratégique, aux douanes et réglementations monétaires, à la structure juridique et institutionnelle ainsi qu’à la mobilisation des ressources, entre autres. L’ACBF travaillera en collaboration avec le Secrétariat de la COMESA, en vue d’élaborer et mettre en œuvre un nouveau et complet programme de renforcement des capacités, pour relever ces défis. Ce programme qui prendra en considération les enseignements tirés des récentes interventions de l'ACBF en matière des capacités nécessaires pour mettre efficacement en œuvre l’Agenda 2063 – dont l'industrialisation constitue une composante principale – recommande, entre autres, d’accorder une attention particulière aux compétences techniques essentielles à améliorer, ainsi qu’au maintien et à l'utilisation efficace des capacités développées.

 Messieurs les Ministres,  Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs,

Comme indiqué dans sa stratégie 2017-2021 adoptée par son Conseil des Gouverneurs le 1er juillet 2016, l'ACBF continuera à appuyer les interventions à vocation régionale, pour permettre de faire avancer le volet Intégration régionale de l’Agenda. En particulier, à court terme, la Fondation vise à promouvoir les initiatives de renforcement des capacités suivantes: la consolidation des relations entre le Secrétariat de la COMESA et les Etats membres, en vue d’accélérer la mise en œuvre des activités développées par ces entités; et d’équiper de manière adéquate et de renforcer l'unité de recherche de la COMESA, pour orienter efficacement le processus d'intégration. A moyen terme, la Fondation appuiera la COMESA dans l'amélioration des infrastructures de transport routier, afin de faciliter la circulation des personnes et des biens dans la région; et le renforcement de la mobilisation des ressources des Etats membres, afin qu’ils disposent des moyens pour fonctionner efficacement.

La réalisation de ces initiatives nécessitera que le Secrétariat de la COMESA et l'ACBF se donnent la main dans le cadre d’une nouvelle plateforme proactive où votre soutien politique, Messieurs les Ministres, sera d’une importance capitale.

Je vous remercie de votre aimable attention. Et, une fois encore, je vous exprime la gratitude de l’ACBF pour lui avoir donné l’occasion de prendre la parole devant vous en ce jour.

 

 

 
Ken Ofori Atta

Le partenariat entre le Ghana et l'ACBF est une formidable bénédiction pour nous et l'occasion pour le Ghana d'accueillir la 26e Session du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF est donc une chose qui nous tient à cœur.


Honorable Ken Ofori Atta, Ministre des Finances du Ghana et actuel Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF
Goodall Gondwe

L'Afrique a autant besoin de l'ACBF maintenant qu'au moment de sa création en 1991, et probablement plus.


Honorable Goodall Gondwe, ancien Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF et Ministre des Finances du Malawi
Lamin Momodou

À notre avis, les réalisations remarquables de l'ACBF au cours des 26 dernières années ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’un travail acharné, du dévouement, de l’engagement, d’un leadership déterminé, de l’appui des pays membres et d’un partenariat productif.


M. Lamin Momodou MANNEH, Directeur du Centre de service régional du PNUD pour l'Afrique
Erastus Mwencha

La reconnaissance de l'ACBF comme Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités inaugure une nouvelle ère de renforcement des capacités par l'ACBF qui nécessitera un niveau d'engagement politique et un soutien financier appropriés de la part de toutes les parties prenantes.


S.E. Erastus Mwencha, Président du Conseil d’administration de l'ACBF
Thomas Kwesi Quartey

L'ACBF a reçu le statut d'agence spécialisée en raison de son potentiel de transformation de l'Afrique par le renforcement des capacités.


S.E. Thomas Kwesi Quartey, vice-président de la Commission de l'UA
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