Le soutien et la volonté politiques des dirigeants africains sont très importants pour une promotion efficace de l'intégration régionale, mais aussi pour permettre aux institutions de renforcement des capacités et aux partenaires de développement de jouer leur rôle.
Dans un discours prononcé jeudi lors d'une session de l'African Leadership Academy (Académie africaine de leadership) tenue à Dar es Salam, en Tanzanie, le Secrétaire exécutif de l'ACBF, le professeur Emmanuel Nnadozie, a déclaré que malgré leur succès relatif au cours des années, les efforts des Etats membres des Communautés économiques régionales (CER) et des institutions panafricaines pour favoriser l'intégration régionale ont été entravés par le fait qu’ils n’ont pas renforcé les capacités ni comblé les insuffisances de capacités en ressources humaines. Celles-ci compromettent la conception des politiques, la mise en œuvre et le suivi et l'évaluation des projets ou programmes.
« Par exemple, de nombreux protocoles ont été signés mais restent lettre morte, en raison des capacités de mise en œuvre inefficaces et inadéquates. Dans certaines CER où les capacités existent, elles ne sont ni utilisées de façon optimale ni suffisamment entretenues », a déclaré le professeur Nnadozie.
Il a appelé les dirigeants africains à collaborer étroitement avec les institutions de renforcement des capacités, à contribuer financièrement aux programmes, projets et institutions de renforcement des capacités pour garantir l'appropriation et la viabilité, et soutenir la mobilisation d'un appui financier au développement de stratégies de renforcement des capacités nationales. «Les dirigeants africains doivent également défendre la révision de la nomenclature budgétaire pour intégrer une ligne budgétaire sur le renforcement des capacités », a ajouté le professeur Nnadozie.
Les pays africains doivent également renforcer les institutions existantes pour l'intégration régionale en veillant à ce que des ressources administratives et financières suffisantes soient disponibles pour appuyer le financement des interventions de renforcement des capacités, en particulier dans la conception, l'exploitation et le suivi des programmes et projets régionaux. Ils doivent aussi prêter attention aux capacités humaines dans les questions liées au commerce, aux capacités organisationnelles de la politique fiscale et du développement du marché financier, ainsi qu’aux capacités institutionnelles en matière de politique fiscale et de développement de programmes de renforcement des capacités. Ils doivent également mettre l'accent sur la rétention et l'utilisation des compétences, et pas seulement leur acquisition.
« L’on ne doit pas non plus négliger de renforcer la recherche et le partage des connaissances et des expériences, et veiller à ce que les différents cadres juridiques soient harmonisés et cohérents, et que les objectifs continentaux et ceux des CER soient alignés avec l'Agenda 2063 », a conclu le professeur Nnadozie.
L'intégration régionale a été une préoccupation prioritaire pour l'ACBF. Certaines de ses interventions régionales au cours des 24 dernières années consistaient à mener des études qui ont abouti à la publication de rapports phares tels qu’une Enquête sur les besoins en capacités des communautés économiques régionales de l'Afrique en 2008, dont la mise à jour est à venir, ou le Rapport sur les indicateurs de capacités en Afrique portant sur les impératifs des capacités d'intégration régionale.
La Fondation a également investi dans le renforcement des capacités par un appui financier au niveau continental à l'Union africaine (UA) et au niveau régional aux CER, telles que la CEMAC, le COMESA, la CAE, la CEEAC, la CEDEAO, la SADC et l'UEMOA.
En outre, elle a établi des programmes régionaux de formation pour l'Afrique francophone et anglophone tels que le Programme interuniversitaire de troisième cycle en Economie (PTCI), les Institutions africaines de Science et Technologie (AIST) et les Programmes de gestion des politiques économiques (EPM).
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