L’appui de l’ACBF au Fonds de développement des femmes africaines (AWDF) a été essentiel pour s’assurer que les organisations des droits de la femme demeurent viables et durables dans la promotion du développement de la femme en Afrique. L’appui de l’ACBF a permis à l’AWDF de mettre sur pied un camp de formation annuel qui, au cours des dernières années, a équipé les organisations africaines des droits de la femme à faible revenu en vue de renforcer leurs compétences de collecte de fonds. Ce camp a contribué à inverser lentement une tendance qui a vu de nombreux donateurs réorienter leur financement des droits de la femme vers d'autres domaines.
En 2012, l'ACBF a octroyé une subvention à durée de quatre ans à l’AWDF pour concevoir un camp annuel de formation à la mobilisation des ressources afin de fournir des compétences et des connaissances sur divers aspects de la collecte de fonds en vue d'améliorer la base de financement des bénéficiaires pour appuyer les droits des femmes sur le continent. La formation a porté sur les thèmes suivants: justification de la stratégie de mobilisation des ressources, analyse de l'environnement de mobilisation des ressources, cartographie des besoins organisationnels, objectifs stratégiques, orientation stratégique, principes directeurs, sources et cibles, facteurs essentiels de succès, suivi et évaluation.
L’AWDF a organisé des camps de formation en 2013 et 2014, qui ont chacun connu la participation de 42 organisations de différentes régions d'Afrique dont le travail sur le terrain était entravé par un manque de ressources et de faibles capacités de financement. Après la formation, toutes ces organisations ont mis au point des documents de stratégie de mobilisation des ressources (SMR), ont diversifié leurs bases de financement et ont obtenu davantage de financement.
Heal the Land Initiative in Nigeria (HELIN), une ONG qui travaille auprès des personnes vivant avec le VIH/SIDA, témoigne : « Avant les camps de formation en 2014, nous n’avions pas les compétences requises pour rédiger une bonne proposition ni le savoir-faire pour approcher des partenaires. Nous en avions rédigées plusieurs sans obtenir aucun financement. » Grâce au camp de formation, HELIN a acquis les compétences nécessaires pour approcher les bailleurs de fonds, plutôt que d'attendre des appels à proposition, et pour rechercher des financements et des ressources au sein de sa communauté. HELIN a levé 100 000 US$ pour ses activités en 2015 en contraste aux 10 000 US$ levés en 2014.
La Fondation pour le développement intégré (FID/SL) est une autre organisation qui a participé au camp de formation de 2014. Elle appuie ses membres par des activités de petite agriculture et d'autres activités génératrices de revenus. A l'époque de la formation, la FID n’avait pas de méthode cohérente de mobilisation des ressources et ne savait donc pas où elle devait concentrer ses activités de collecte de fonds. En outre, la majorité du personnel de la FID ne partageait pas la même mission ni la même vision que l'organisation, mais leur implication dans la réalisation des stratégies de mobilisation des ressources pour l'organisation a amélioré leur compréhension de la mission, la vision et l'orientation de l'organisation. Avant la formation, le budget de fonctionnement annuel de la FID s’élevait à 55 502 US$ et provenait principalement de trois organisations : Manos Unidas, AWDF, Catholic Relief Services (CRS) et d'autres contributeurs locaux. La formation à la stratégie de mobilisation des ressources en 2014 a renforcé la capacité de la FID d'augmenter son budget d'exploitation jusqu’à 171 387 US$. Ses sources de financement se sont diversifiées au point d’inclure le PNUD et d'autres organisations, et elle est en négociations avec Christian Aid pour des financements.
Des recherches ont démontré que le financement de la défense des droits de la femme a diminué de façon constante au cours des 20 dernières années, même si l’on reconnaît que l’émancipation des femmes est essentielle au développement durable puisque de nombreux donateurs ont réorienté leur financement vers d'autres domaines. En reconnaissance du rôle essentiel de l’émancipation de la femme dans la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, les chefs d'États et de gouvernements africains ont proclamé l’année 2015 comme l’Année de l’émancipation et du développement des femmes en vue de l’Agenda 2063 de l'Afrique.
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