« L'Union Africaine reste favorable à des initiatives externes tant qu'elles ne sont pas imposées, mais plutôt qu’elles tiennent compte des intérêts de l'Afrique, qu’elles sont à long terme et basées sur les principes de la confiance, de l'égalité et du respect mutuel » a déclaré le Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), le Professeur Emmanuel Nnadozie, dans son discours liminaire lors d'un atelier organisé par l'Institut sud-africain des affaires internationales, ce mardi à Johannesburg.
La dépendance de l'UA à l'aide extérieure, nécessaire pour atteindre certains de ses objectifs demeure une source de débat au sein de l'organisation. Cependant, cela ne l'a pas empêchée de définir une vision claire, qui met le continent et ses intérêts au premier plan. « Au sein de l'UA, il existe des sentiments mitigés sur les initiatives venant de partenaires externes. C’est une lutte quotidienne pour l'UA d'équilibrer la souveraineté africaine et la dépendance à l'aide extérieure », a déclaré le professeur Nnadozie.
Il a ajouté que la position claire adoptée par l'UA a néanmoins incité un changement d'approche dans le chef de certains de ses partenaires externes. « Il est intéressant de constater que la plupart des partenaires externes ont cessé les pratiques qui visent à faire primer leur intérêt sur celui de l'UA et des pays africains. L'émergence de nouveaux partenaires, combinée au potentiel de croissance présenté par les pays africains au cours de la dernière décennie, ont grandement contribué à redéfinir les politiques de partenariat de l'UA et des pays africains d'une manière qui, selon la perception de l'UA, prend davantage en compte les intérêts africains. »
Ces partenariats sont de plus en plus conformes à la vision et à la stratégie de développement clairement définies de l'UA, qui se concentrent notamment sur l'accélération de l'industrialisation, le développement des infrastructures, le développement et l'acquisition de la technologie ainsi que le savoir-faire et le développement du capital humain.
La réponse des partenaires extérieurs, en dépit de ce changement positif, est restée mitigée, a déclaré le professeur Nnadozie. « Alors que tous les partenaires extérieurs semblent bien disposés à contribuer à la paix et à la sécurité, le développement des infrastructures n’attire que quelques-uns d'entre eux. Pour que son programme de transformation prenne son envol, l'UA aimerait voir plus de zèle quant au développement des infrastructures, y compris l’appui au prérequis du renforcement des capacités à développer des projets d'infrastructure bancables. »
Plus récemment, l'UA a cherché à accroître la coopération Sud-Sud, dans le but d'accroître le rôle de l'Afrique dans les affaires du monde et d'équilibrer l'approche des affaires internationales. L'UA vise également à accélérer les progrès dans la coopération Afrique-Amérique du Sud par le Sommet Afrique-Amérique du Sud.
L'atelier de SAIIA s’est axé sur le Forum de coopération sino-africain (FOCAC), une plate-forme de consultation et de dialogue collectif et un mécanisme de coopération entre les pays en développement. Le forum met l'accent sur le renforcement de la consultation et l’élargissement de la coopération dans un cadre pragmatique et aussi la promotion du dialogue politique et de la coopération économique avec comme objectif la recherche du renforcement des relations et de la coopération mutuels.
Pour l'UA, le FOCAC est un partenariat solide, qui se porte à merveille et a le potentiel d'apporter divers avantages aux deux parties. Dans de nombreux domaines, ce partenariat a produit des résultats concrets et bénéfiques à l'Afrique bien que le continent ait besoin de tirer parti du partenariat au maximum en termes du potentiel des marchés disponibles et des opportunités d'affaires.