La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (ECA) ont signé un protocole d’entente (PE) de partenariat de trois ans pour le renforcement des capacités humaines et institutionnelles en Afrique.
En s’exprimant lors de la cérémonie de signature le 16 janvier 2015 au secrétariat de l’ACBF à Harare, au Zimbabwe, le Secrétaire exécutif de l’ACBF, Emmanuel Nnadozie a affirmé que le partenariat était fondamental pour le renforcement des capacités en Afrique, en soulignant que « malgré une croissance économique soutenue pendant la dernière décennie, l’Afrique est encore confrontée à des défis importants ».
« La chute actuelle du prix du pétrole, si elle devait se prolonger, pourrait ralentir sensiblement la croissance africaine, car les économies du continent ne sont pas suffisamment diversifiées pour résister à des chocs imprévus », il a affirmé.
Il a aussi mis en exergue que la crise d’Ebola en Afrique de l’Ouest a rappelé que les déficits en capacités sont encore une réalité pour le continent.
L’ACBF et l’ECA concordent sur le fait que la transformation économique de l’Afrique par l’industrialisation, unanimement reconnue comme la solution pour le développement durable du continent, nécessite des investissements importants dans le renforcement des capacités.
Lors de la même cérémonie de signature, le Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies (ECA) Abdalla Hamdok a affirmé que les deux organisations se sont engagées dans des programmes concrets et précis pour le développement de l’Afrique : « Pendant deux jours nos équipes ne se sont pas seulement entendues pour travailler dans des domaines vagues, mais elles ont aussi convenu pour la première fois des domaines de travail spécifiques ».
Il a aussi alerté les gouvernements africains par rapport à une dépendance excessive de l’aide : « Pendant la dernière décennie, l’aide qui est arrivée en Afrique, surtout celle pour le développement, a diminué. Le continent devrait aspirer à subvenir à ses besoins, en mobilisant ses propres ressources et en prenant en charge son devenir en matière de développement ».
« Jusqu’à ce moment, la dépendance de l’aide ne nous mènera nulle part. Donc, même si on reçoit l’aide, on devrait se concentrer à dégager nos propres ressources », il a affirmé.
Le PE entre l’ACBF et l’ECA sera la base d’un partenariat entre les deux organisations pour travailler ensemble à des programmes et à des activités conjointes d’intérêt mutuel. Les domaines prioritaires incluent : le renforcement des capacités pour la transformation du leadership, le renforcement des capacités pour suivre, mettre fin et retourner les flux financiers illicites, le renforcement des capacités nationales pour le mécanisme africain de revue par les pairs (APRM), la recherche politique sur les causes et les conséquences du développement sur les conflits en Afrique, des études de cas sur la croissance durable sensible au genre et le développement dans des pays africains sélectionnés et la mise en œuvre de la révolution statistique en Afrique.
D’autres domaines de partenariat incluent l’analyse et la gestion des politiques économiques, l’intégration régionale, les capacités commerciales, le renforcement des capacités en matière de genre, l’information, la communication et les technologies, la gestion des connaissances, les statistiques, la gouvernance, le renforcement des institutions et le suivi et évaluation.
Les deux organisations vont renforcer les mécanismes de prestation de services et de soutien aux États membres et aux Communautés économiques régionales (CER) pour les interventions de renforcement des capacités dans des domaines stratégiques tels que l’analyse des politiques et le plaidoyer, la formation du consensus autour des principaux défis de développement en Afrique et l’assistance technique aux pays membres, aux institutions africaines et aux organisations de la société civile. Par ce nouvel accord, l’ECA et l’ACBF vont continuer à échanger des informations sur des événements intéressants pour l’Afrique et pour les deux institutions et élargir l’invitation pour que l’organisation et la participation puisse être conjointe, échanger les différentes publications et rapports produits et mettre en commun les profils, les contacts et les produits des partenaires, surtout ceux des think tanks avec lesquels les deux institutions ont des partenariats.
La coopération et la collaboration entre l’ECA et l’ACBF vont non seulement être profitables aux objectifs communs, mais elles vont rendre leurs programmes et activités respectives plus efficaces et bénéfiques pour les pays africains. Les avantages comparatifs du partenariat vont assurer que le soutien soit dicté par la demande et qu’il produise des synergies entre les efforts.
Celui-ci est le troisième partenariat entre l’ECA et l’ACBF. Le premier PE a été signé le 6 décembre 2008 et prolongé pour la deuxième fois le 16septembre 2011.