Le 28 mai à Harare, Zimbabwe, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) a signé une convention de subvention de 1,2 million USD avec l’Institut de gestion macroéconomique et financière d’Afrique orientale et australe (MEFMI). L’institut régional se consacre au renforcement des capacités dans des domaines clés des ministères des finances, des commissions de planification et des banques centrales ou institutions équivalentes en vue d’améliorer les capacités humaines et institutionnelles durables en matière de gestion macroéconomique et financière dans des secteurs cruciaux et encourager les bonnes pratiques dans les institutions connexes. La subvention est destinée fnancer trois volets essentiels de la gestion de la politique macroéconomique, la promotion de la stabilité et de l’approfondissement des finances des Etats membres ainsi que les capacités de gestion de la dette dans un échantillon de pays membres. Les principaux pays bénéficiaires sont l’Angola, le Mozambique, la Namibie, le Rwanda, le Zimbabwe, le Kenya, le Botswana et le Swaziland.
L’ACBF accompagne depuis 1994 la gestion et la responsabilité financières en mettant l’accent sur l’amélioration de la transparence dans la gestion des ressources publiques par la formation dans les fonctions essentielles de la gestion macroéconomique et financière y compris les services techniques consultatifs en matière de gestion de la dette et des opérations des banques centrales. Le MEFMI est l’un des trois projets régionaux de même nature appuyés par l’ACBF. Les deux autres sont l’Institut ouest africain de gestion financière et économique (WAIFEM) qui couvre la zone anglophone de l’Ouest et le programme de renforcement des capacités de la dette et la gestion (Pôle Dette) couvrant l’Afrique centrale. L’ACBF reconnaît deux réussites essentielles de ces projets. La première est la réforme du cadre juridique et institutionnel de gestion de la dette publique, renforçant ainsi la coordination des politiques budgétaires et monétaires et de gestion de la dette publique ; la seconde porte sur les capacités à gérer de manière stratégique le contrôle de la dette publique et l’évaluation de sa gestion, en plus de l’amélioration de sa gouvernance.
Au crédit du MEFMI, on note en particulier l’assistance à ses pays membres dans l’élaboration d’outils pertinents de renforcement des capacités tels que le logiciel du Système de contrôle des capitaux privés (PCMS), qui permet aujourd’hui de saisir et rassembler des informations sur les flux étrangers des capitaux privés. Dix pays membres l’ont adopté à présent et utilisent le système ; l’élaboration de manuels sur la gestion financière et les dépenses publiques ainsi que les prévisions et la modélisation macroéconomiques. Grâce au programme de bourses de recherche, l’institut a pu constituer une solide base de 94 chercheurs qui servent de personnes-ressources en interne à la disposition de leurs institutions.
Lors de la cérémonie de signature, Dr. Ngalande, directeur exécutif du MEFMI, a déclaré que les relations entre l’ACBF et son institution ont évolué au cours des 20 dernières années pour devenir aujourd’hui un véritable partenariat. Ngalande a fait remarquer par ailleurs que d’après le nouveau modèle de gestion de l’ACBF, les projets et programmes en régime de croisière tels que le MEFMI commencent à venir en appoint à la Fondation avec des compétences et un savoir-faire renforçant les autres projets de la Fondation ou à assumer la responsabilité en aidant à la mise en œuvre des projets. D’après lui, c’est là une obligation du MEFMI de rendre au continent d’une autre manière.
Le Pr Emmanuel Nnadozie, secrétaire exécutif de l’ACBF, a, au nom de la Fondation, exhorté le MEFMI à étendre son pool de beneficiaires s, en particulier les acteurs non étatiques et les communautés économiques régionales (CER). Nnadozie a indiqué que les acteurs non étatiques sont devenus déterminants dans l’architecture de développement contribuant à influer sur les priorités aux plans mondial et local. « Concernant les communautés économiques régionales, le MEFMI participe déjà à beaucoup d’initiatives. Cependant, il serait plus bénéfique pour l’institut d’apporter un appui plus structuré à ces institutions de manière à contribuer à faire avancer l’intégration régionale en Afrique, » a-t-il ajouté.
La subvention accordée au MEFMI sera administrée sur une période de deux ans jusqu’en 2016.