Le Centre pour le contrôle du tabac en Afrique (CTCA) avec le soutien de l'ACBF s’apprête à lancer un projet de lutte contre le tabagisme qui vise à renforcer la capacité des gouvernements africains sélectionnés à développer et mettre en œuvre des politiques de contrôle du tabac dans les trois prochaines années.
Lors d'une réunion de deux jours, les 29-30 Octobre au siège de l'ACBF à Harare, au Zimbabwe, l'ACBF a finalisé le processus d'évaluation de CTCA. Dans le cadre de ce projet, CTCA va appuyer des activités antitabac dans les cinq pays suivants : Botswana, Éthiopie, Gabon, Niger et Gambie et mènera également un minimum de soutien aux travaux en cours sur le contrôle du tabac en Angola, le Kenya, la Mauritanie, l'Ouganda et l'Afrique du Sud. Le projet portera sur des activités visant à renforcer les capacités des gouvernements des pays bénéficiaires à mettre en œuvre des stratégies de lutte antitabac dans le but de réduire la consommation de tabac en Afrique.
Le Secrétaire exécutif de l'ACBF, le professeur Emmanuel Nnadozie a indiqué que la Fondation est déterminé à appuyer les initiatives de renforcement des capacités dans ce domaine et que l’ACBF compte bien aller au-delà de la présente subvention.
Le Directeur de CTCA, Prof. William Bazeyo, qui est aussi le doyen de la Faculté de la santé publique de l'Université Makerere où ACCT est hébergé, a quant à lui, déclaré qu'il attendait avec impatience le partenariat et les opportunités futures dans le renforcement des capacités en matière de santé en Afrique. Le don qui sera octroyé à CTCA est une partie du financement de la Fondation Bill et Melinda Gates (Fondation Gates) destiné au renforcement des capacités des gouvernements Afircains, les organisations de la société civile en Afrique et de l'Université de Cape Town.
La signature officielle de la subvention pour ce projet aura lieu plus tard au cours de ce mois-ci.
L'épidémie de tabagisme en Afrique est à un stade relativement précoce et il est donc essentiel d'investir dans la lutte antitabac afin de prévenir une épidémie à grande échelle. Pour contrôler l'escalade de l'épidémie de tabagisme, il faut que les gouvernements et les dirigeants, avec le soutien de la société civile et les organisations internationales collaborent dans leur travail. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le tabagisme cause environ 71% des cancers du poumon, 42% des maladies respiratoires chroniques, 20% de l'incidence mondiale de la tuberculose et près de 10% des maladies cardio-vasculaires. L'usage du tabac est la principale cause évitable de décès chez les adultes. 6 millions de décès surviennent dans le monde chaque année en raison de l'usage du tabac et 10% des décès sont dus aux effets liés à l'exposition à la fumée du tabac. Actuellement, le taux de prévalence de fumeurs de tabac parmi les jeunes dans les pays africains varie de 8% à 43% pour les garçons et de 5% à 30% pour les filles. Le nombre de fumeurs en Afrique devrait toutefois plus que doubler, passant de 84 millions en 2000 à 208.000.000 en 2030, si on ne fait rien (OMS, 2008). Ce partenariat pour la lutte antitabac présente donc une opportunité majeure pour éviter de nouvelles augmentations de la consommation de tabac.