« Le tabagisme est encore un véritable défi pour l'Afrique. Des solutions efficaces et durables sont nécessaires pour une législation forte », a déclaré le Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), le professeur Emmanuel Nnadozie, lors de l’atelier de formation à la sensibilisation sur la lutte antitabac qui a débuté le lundi 29 août 2016.
Cet atelier de sensibilisation de cinq jours, organisé conjointement par l'ACBF et le Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK) à l’intention des organisations de la société civile, a démarré hier à l'Hôtel Meikles à Harare (Zimbabwe). Il examine les voies et moyens pour faire adopter et appliquer efficacement des lois antitabac dans les pays africains. « Le tabagisme est la principale cause de décès évitables dans le monde, avec près de 6 millions de personnes mourant de maladies dues au tabagisme chaque année. Une forte législation doit être mise en place, ainsi que des capacités humaines et institutionnelles telles que les capacités de recherche, de sensibilisation et de mise en œuvre de la législation antitabac », a noté le Professeur Nnadozie..
Selon les données de l'Observatoire mondial de la santé de l'OMS, plus de 1,1 milliard de personnes fumaient des produits de tabac en 2015. Bien qu'en déclin dans de nombreux pays du monde, la prévalence du tabagisme semble augmenter dans la région de la Méditerranée orientale et la Région Afrique couvertes par l'OMS, « ce qui est inquiétant, surtout si l’on ne fait rien », a déclaré le professeur Nnadozie..
Il est alarmant que de nombreux pays africains soient confrontés à des problèmes d'adoption de lois détaillées sur la lutte antitabac, qui pourraient non seulement les aider à protéger leurs populations, mais aussi rendre l'industrie du tabac responsable des dommages causés à travers le continent. L'atelier de sensibilisation vise à renforcer la compréhension et transmettre des compétences en matière de plaidoyer et de leadership pour que les OSC soient en mesure de plaider pour l’adoption de lois antitabac et leur application efficace et ciblée..
« C’est une très bonne chose que de voir des défenseurs de différents pays se réunir pour échanger et apprendre les uns des autres ce qui les a fait progresser ou reculer dans leurs efforts au niveau de leurs lois nationales », a noté Mme Bintou Camara, responsable intérimaire des programmes pour l’Afrique du CTFK, lors de son adresse au début de l'atelier. Cependant, Mme Camara entrevoit des défis provenant de l'industrie du tabac vu que celle-ci continue de commercialiser ses produits et de chercher de nouveaux marchés. Elle a déclaré : « Nous savons tous qu’il y aura une lutte soutenue, des méthodes changeantes et des ruses provenant de l'industrie afin de se maintenir à tout prix. Autant deviennent de plus en plus sophistiqués et agressifs, autant nous devons être encore plus vigilants, mieux planifier, être plus stratégiques et déterminés à gagner cette bataille. ».
« La lutte antitabac est un effort conjoint. Seul, vous serez vaincu. Il est nécessaire d’avoir des défenseurs forts vu que le tabac intéresse de nombreux secteurs », a déclaré le Dr William Maina, administrateur principal de projet du Bureau régional de l'OMS pour l’Afrique en Ouganda..
Il a ajouté : « La Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) reconnaît le rôle des OSC. Nous devons donc continuer à parler de la lutte antitabac vu que le tabagisme retarde le développement social et économique..
Lors de l'atelier, a été souligné que le rôle des OSC est très important et stratégique en particulier dans la diffusion de bonnes informations aux gouvernements, la conduite d'un plaidoyer pour la ratification de la CCLAT, et le suivi et la dénonciation des interférences de l'industrie du tabac. Il a été reconnu à l'unanimité que les OSC en Afrique devront donc être constamment mobilisées pour effectuer un plaidoyer intense pour l’adoption et la mise en œuvre rapide des législations antitabac. C’est un domaine où les capacités nécessaires..
« Le renforcement des capacités humaines et institutionnelles de tous les partenaires impliqués dans la lutte antitabac en Afrique est la seule garantie pour des résultats durables », a noté le professeur Nnadozie..
Cet atelier de cinq jours prendra fin le 2 septembre 2016..
