« Alors que la Commission de l'Union africaine se prépare à mettre en œuvre la première phase de son Agenda 2063 grâce à son plan stratégique de 10 ans, les capacités seront un levier essentiel pour la réalisation du modèle de développement de l'Afrique », a déclaré le Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), le professeur Emmanuel Nnadozie, durant un exposé hier lors de la retraite des Ministres du Conseil d’administration organisée à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Le professeur Nnadozie présentait les résultats préliminaires d'une étude que la CUA avait confiée à l'ACBF sur les impératifs de capacités, la répartition des rôles et les risques et opportunités pour l'Agenda 2063. «Les capacités, sous toutes leurs formes et dimensions, ont souvent été le lien manquant cruellement dans les efforts de développement du continent. Le rôle de l'ACBF est de veiller à ce que le continent ait les capacités de mettre en œuvre le plan décennal de l’Agenda 2063 », a-t’il déclaré. « Nous avons examiné les dimensions capacitaires ainsi que les risques qui pourraient empêcher la mise en œuvre du plan décennal. »
Les résultats préliminaires de l'étude de l'ACBF démontrent qu’une amélioration des capacités est nécessaire pour les 3 dimensions clés de l'Agenda 2063, à savoir la prestation dans les projets phares, principalement l'infrastructure, et les initiatives et activités spéciales de développement; un programme de transformation incluant le changement de mentalité et la reprise de la confiance en soi ainsi que les capacités d'anticiper les exigences et d’élaborer des scénarios pour l'avenir.
Le professeur Nnadozie a ajouté : « L'Afrique a fait beaucoup dans le cadre du renforcement des capacités humaines, institutionnelles et organisationnelles, mais d’autres améliorations peuvent être effectuées. Ce continent doit augmenter ses capacités en science et en technologie, en ingénierie et en compétences techniques qui sont nécessaires pour son industrialisation. Il a aussi besoin d’élaborer et d’appliquer des politiques en vue de garder les professionnels formés et prévenir ainsi la fuite des cerveaux et garantir la rétention des compétences techniques.»
L'étude de l'ACBF a également recommandé que l'architecture institutionnelle actuelle de la CUA soit urgemment restructurée afin de mieux l’aligner sur le contenu et l'esprit de l'Agenda 2063. Les systèmes et l’approche au travail au sein de la Commission doivent également être améliorés et simplifiés, avec un plus grand accent sur la décentralisation des responsabilités en vue de résultats et d’actions rapides.
Bien que l'Agenda 2063 ait des avantages, son exécution comporte également des risques. Des stratégies de gestion des risques doivent être utilisées pour contrer les menaces qui peuvent éclipser les succès. Parmi les menaces et les risques identifiés par l'étude de l'ACBF, il y a: les niveaux croissants de pauvreté et de chômage, les niveaux croissants de l'urbanisation, la population croissante de jeunes non qualifiés, la persistance des pandémies, les États faibles et fragiles, la résurgence de nouveaux conflits, les conditionnalités définies de l’extérieur et les termes de l'échange en déclin.
L’ACBF a travaillé en étroite collaboration avec la CUA et a été mandatée par sa Présidente pour entreprendre une étude sur les impératifs de capacités pour la mise en œuvre de l'Agenda 2063.