« L'Afrique doit veiller à ce que la tendance actuelle d’épidémie de tabagisme soit inversée et que les générations futures souffrent moins des effets nocifs du tabac », a déclaré le Dr Thomas Munthali, Directeur du Département des connaissances, suivi et évaluation à la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) lors du premier atelier annuel de coordination de la Fondation à l’intention de ses sous-bénéficiaires. Cet atelier, qui a porté sur la lutte antitabac, a débuté ce lundi à Harare, au Zimbabwe. Douze (12) organismes de lutte antitabac prennent part à cet atelier de renforcement des capacités, qui s’étend sur cinq jours, prenant fin le 2 octobre.
Le Dr Munthali, qui parlait au nom du Secrétaire exécutif de l'ACBF, le Pr Emmanuel Nnadozie, a dit que la Fondation était déterminée à contribuer à une « Afrique sans tabac. » «Nous appuyons pleinement la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, qui a été créée dans cet esprit. »
« La Fondation, a-t-il ajouté, est convaincue que tous les efforts doivent être faits pour assurer que les consommateurs de tabac soient assistés et encouragés à cesser de fumer, que les nouveaux fumeurs potentiels soient dissuadés de commencer à fumer, que l'exposition à la fumée secondaire du tabac soit empêchée, que la production et la vente des produits du tabac soient sensiblement réduites à travers le continent et qu’en même temps les capacités des pays soient renforcées pour qu’ils se lancent dans des alternatives viables au tabac. « Le problème des capacités ne peut être ignoré. Sans capacités, la lutte antitabac durable et bénéfique et l'amélioration de la santé publique ne seront pas possibles », a déclaré le Dr Munthali.
Il est nécessaire que les acteurs du domaine de la lutte antitabac renforcent leurs capacités pour comprendre les enjeux, pour planifier, coordonner et mettre en œuvre les initiatives, programmes et stratégies de lutte antitabac ainsi que des alternatives viables au tabac, pour apprendre et innover grâce à de solides systèmes de suivi et d'évaluation aux niveaux institutionnel et national.
Le but de l'atelier annuel est d'équiper les organisations participantes avec les compétences nécessaires pour planifier, mettre en œuvre, suivre et évaluer efficacement leurs activités de lutte antitabac.
L’on estime qu’environ six millions de personnes dans le monde meurent chaque année du tabagisme. Parmi ces victimes, 10% sont victimes du tabagisme passif. Si des mesures substantielles ne sont pas prises, l’on prévoit que le nombre annuel de décès atteindra 8 millions d'ici 2030. En Afrique, les décès imputables au tabac représentent 3% de toutes les morts. L'industrie du tabac a ciblé l’Afrique pour la croissance de son marché et son expansion favorisera une épidémie de tabagisme. Cette épidémie étant encore à un stade relativement précoce, il est essentiel d'investir dans la lutte antitabac pour prévenir une épidémie à grande échelle.
La Fondation Bill & Melinda Gates a octroyé un financement de 8,5 M $ à la Fondation en vue de promouvoir des politiques de lutte antitabac fondées sur des preuves en Afrique. Le but de cette subvention est de renforcer les capacités des organisations de la société civile (OSC) africaine pour permettre des politiques de lutte antitabac fortes et bien mises en œuvre dans le continent et assurer que le travail des OSC soit mieux coordonné et plus centré.